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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 06:38

Ces commentaires, trouvés sur le site "Église catholique en France", permettent à toute personne de bonne volonté, chrétienne ou non, de mieux comprendre la Bible, le livre le plus diffusé au monde, en

  • décodant le langage imagé utilisé par l'auteur.

Attention le texte écrit peut différer des versions audio (Radio-Notre-Dame) et vidéo (KTO TV) qui ont été modifiées par Marie-Noëlle Thabut, parfois pour les améliorer, parfois pour s'adapter aux formats imposés par ces chaînes de radio ou de télévision. Dans cette hypothèse, nous mettons en italiques les passages supprimés pour ces médias.

Je souhaite arriver à mettre ici, chaque dimanche, les commentaires de Marie-Noëlle Thabut. Ma seule contribution consiste à surligner les passages que je trouve les plus enrichissants et à écrire en rouge ceux qui parlent d'un thème qui m'est cher : la liberté (trois autres pages de mon blog sont consacrées à ces passages des Évangiles, du reste du Nouveau Testament ou de l'Ancien Testament qui parlent de la liberté). D'après Marie-Noëlle Thabut, "... si nous ne trouvons pas dans les textes une parole libérante, c'est que nous ne les avons pas compris."

Version audio, trouvée sur le site de Radio-Notre-Dame (disponible seulement à compter du 16 juin 2018).

En bas de page, vous avez les versions vidéo des commentaires, trouvées sur KTO TV. Attention, ces vidéos peuvent être celle-d'il y a 3 ans et ne pas correspondre tout à fait aux commentaires écrits cette année.

LEC­TURE DU LIVRE D’ÉZÉ­CHIEL   17, 22 - 24

 

22        Ainsi parle le SEIGNEUR Dieu :
            À la cime du grand cèdre,
            je prendrai une tige ;
            au sommet de sa ramure,
            j’en cueillerai une toute jeune,
            et je la planterai moi-même
            sur une montagne très élevée.
23        Sur la haute montagne d'Israël je la planterai.
            Elle portera des rameaux, et portera du fruit,
            elle deviendra un cèdre magnifique.
            En dessous d’elle habiteront tous les passereaux,
            et toutes sortes d'oiseaux
            à l'ombre de ses branches ils habiteront.
24        Alors tous les arbres des champs sauront
            que Je suis le SEIGNEUR :
            je renverse l'arbre élevé
            et relève l'arbre renversé,
            je fais sécher l'arbre vert
            et reverdir l'arbre sec.
            Je suis le SEIGNEUR, j’ai parlé,
            et je le ferai.
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UNE PARABOLE D’ESPÉRANCE

Pour com­pren­dre la pa­ra­bo­le d’Ézéchiel, il faut se rap­pe­ler le contex­te his­to­ri­que dans le­quel par­le le pro­phè­te : en 597, Na­bu­cho­do­no­sor, roi de Ba­by­lo­ne, s’est em­pa­ré de Jé­ru­sa­lem ; il a dé­por­té le roi et une par­tie des habitants (parmi eux, Ézéchiel). Dix ans plus tard, en 587, nou­vel­le va­gue, cet­te fois, Jé­ru­sa­lem est com­plè­te­ment dé­trui­te et pillée, une nouvelle partie de ses ha­bi­tants dé­por­tés à leur tour à Ba­by­lo­ne.

Le peu­ple juif sem­ble avoir tout per­du : sa ter­re, si­gne concret de la bé­né­dic­tion de Dieu, son roi, mé­dia­teur en­tre Dieu et le peu­ple, son Tem­ple, lieu de la Pré­sen­ce di­vi­ne. D’où la ques­tion qui, dés­or­mais, ta­rau­de tous les cœurs : Dieu au­rait-il aban­don­né son peu­ple ? C’est, au sens pro­pre du ter­me, la « ques­tion de confian­ce ».

Le mi­ra­cle de la foi, jus­te­ment, c’est qu’au sein mê­me de l’épreuve, el­le se pu­ri­fie et s’approfondit : c’est exac­te­ment ce qui s’est pas­sé pour Is­raël. L’exil à Ba­by­lo­ne a été l’occasion d’un sur­saut ex­traor­di­nai­re de la foi jui­ve ; Ézé­chiel est l’un des ar­ti­sans de ce sur­saut : avant la ca­ta­strophe, il avait aler­té le peu­ple sur les consé­quen­ces dés­as­treu­ses et in­é­vi­ta­bles de sa condui­te. Il avait mul­ti­plié les me­na­ces, dans l’espoir d’obtenir une conver­sion. Dés­or­mais, la ca­ta­strophe étant sur­ve­nue, il se consa­cre à re­le­ver l’espoir dé­faillant. À ce peu­ple hu­mi­lié, en exil, il ap­por­te une pa­ro­le d’espérance. Cet­te pa­ra­bo­le du cè­dre que nous li­sons aujourd’hui en est une.

Pour­quoi un cè­dre, d’abord ? Par­ce que le cè­dre était le sym­bo­le de la dy­nas­tie roya­le. Ézé­chiel prend l’image du cè­dre pour par­ler du roi, com­me La Fon­tai­ne pre­nait cel­le du lion. Le roi en exil est com­me un cè­dre ren­ver­sé (on em­ploie bien en fran­çais l’expression « ren­ver­ser un roi »), il est com­me un ar­bre des­sé­ché... Mais Dieu va pré­le­ver une tige tendre du vieil ar­bre et le re­plan­ter lui-mê­me.

« Sur la hau­te mon­ta­gne d’Israël, je la plan­te­rai » : la « hau­te mon­ta­gne d’Israël », c’est évi­dem­ment Jé­ru­sa­lem ; to­po­gra­phi­que­ment, ce n’est pas la plus hau­te mon­ta­gne du pays, mais c’est d’une au­tre élé­va­tion qu’il est ques­tion ! Cet­te phra­se an­non­ce donc deux cho­ses : le re­tour au pays et la res­tau­ra­tion du royau­me de Jé­ru­sa­lem

Et la pe­ti­te bou­ture de­vien­dra un cè­dre ma­gni­fi­que. Tel­le­ment vas­te que tous les pas­se­reaux du mon­de vien­dront y fai­re leur nid, tou­tes sor­tes d’oiseaux ha­bi­te­ront à l’ombre de ses bran­ches. « Tous les ar­bres des champs sau­ront que je suis le SEIGNEUR ». « Tous les ar­bres des champs », c’est-à-di­re le mon­de en­tier, mê­me les païens, ceux qui n’ont rien à voir avec le cè­dre de la royau­té. Quant à l’expression « ils sau­ront que Je suis le SEIGNEUR », nous l’avons dé­jà ren­con­trée ; el­le si­gni­fie « Je suis le SEIGNEUR, il n’y en a pas d’autre ». Thè­me très fré­quent chez les pro­phè­tes, dans le ca­dre de leur lut­te contre l’idolâtrie. La sui­te du tex­te va dans le mê­me sens : quand un pro­phè­te in­sis­te sur la puis­san­ce de Dieu, c’est tou­jours pour mar­quer le contras­te avec les ido­les qui, el­les, sont in­ca­pa­bles du moin­dre ges­te, de la moin­dre ac­tion.

 

RIEN N’EST IMPOSSIBLE À DIEU

« Je suis le SEIGNEUR, je ren­ver­se l’arbre éle­vé, je re­lè­ve l’arbre ren­ver­sé, je fais sé­cher l’arbre vert, et re­ver­dir l’arbre sec. » Il ne s’agit pas du tout de pré­sen­ter Dieu com­me jouant pour son plai­sir avec la créa­tion, au gré de quel­que ca­pri­ce... ce qui se­rait, tout comp­te fait, très in­quié­tant ; au contrai­re, c’est une ma­niè­re de nous ras­su­rer, du sty­le « rien n’est im­pos­si­ble à Dieu ». Vous, les croyants, ne vous lais­sez pas im­pres­sion­ner par qui que ce soit, ou quoi que ce soit, fai­tes confian­ce, tout est dans la main de Dieu.

« Je suis le SEIGNEUR, j’ai parlé et je le fe­rai » : ce­la veut di­re au moins deux cho­ses : d’abord, bien sûr, dans le mê­me sens que tout ce que je viens de di­re, la puis­san­ce de Dieu, l’efficacité de sa Pa­ro­le.

Le poè­me de la Créa­tion, au pre­mier cha­pi­tre de la Ge­nè­se, qui a été écrit sen­si­ble­ment à la mê­me épo­que, ré­pè­te com­me un re­frain : « Dieu dit... et il en fut ain­si ».

En­sui­te, il y a cer­tai­ne­ment là, pour le peu­ple juif, un rap­pel de ce que l’on pour­rait ap­pe­ler la gran­de pro­mes­se, ou la gran­de es­pé­ran­ce ; ce qu’Ézéchiel dit là, c’est quel­que cho­se com­me « c’est vrai, ap­pa­rem­ment, tout est per­du ; mais n’oubliez ja­mais que Dieu est fi­dè­le à ses pro­mes­ses ; donc, quel­les que soient les ap­pa­ren­ces, la pro­mes­se fai­te au roi Da­vid est tou­jours va­la­ble. »

Je l’ai dit et je le fe­rai, ce­la re­vient à di­re « J’ai pro­mis, donc je tien­drai ».

Cet­te pro­mes­se fai­te à Da­vid, par le pro­phè­te Na­tan, quatre cents ans plus tôt, an­non­çait un roi idéal né de sa des­cen­dan­ce. On la trou­ve au deuxième li­vre de Sa­muel : « Lors­que tes jours se­ront ac­com­plis et que tu se­ras cou­ché avec tes pè­res, j’élèverai ta des­cen­dan­ce après toi, ce­lui qui se­ra is­su de toi-mê­me, et j’établirai fer­me­ment sa royau­té... Je se­rai pour lui un pè­re et il se­ra pour moi un fils... Ta mai­son et ta royau­té se­ront à ja­mais sta­bles, ton trô­ne à ja­mais af­fer­mi. » (2 S 7, 12... 17).

Cet­te pro­mes­se ré­per­cu­tée de siè­cle en siè­cle par les pro­phè­tes a nour­ri l’espérance d’Israël aux heu­res les plus som­bres. La pa­ra­bo­le du cè­dre, chez  Ézé­chiel, en est la re­pri­se ima­gée. Au mo­ment où le peu­ple dé­po­si­tai­re de la pro­mes­se ex­pé­ri­men­te cruel­le­ment son im­puis­san­ce, l’insistance du pro­phè­te sur l’œuvre de Dieu et de Dieu seul, est la meilleu­re sour­ce de confian­ce.

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PSAU­ME   91  (92), 2-3, 13-14, 15-16

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2          Qu'il est bon de rendre grâce au SEIGNEUR,
            de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
3          d'annoncer dès le matin ton amour,
            ta fidélité, au long des nuits,

13        Le juste grandira comme un palmier,
            il poussera comme un cèdre du Liban ;
14        planté dans les parvis du SEIGNEUR,
            il grandira dans la maison de notre Dieu.

15        Vieillissant, il fructifie encore,
            il garde sa sève et sa verdeur
16        pour annoncer : « Le SEIGNEUR est droit !
            Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »

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LE PIÈGE DU SOUPÇON

« Pas de ruse en Dieu, mon rocher » : le peuple d’Israël sait bien qu’il lui est arrivé d’accuser Dieu de ruse ; dans le désert du Sinaï, par exemple, un jour de grande soif, quand la déshydratation menaçait bêtes et gens, on avait accusé Moïse et Dieu : ils nous ont fait sortir d’Égypte, en nous faisant miroiter la liberté, mais en réalité, c’était pour nous perdre ici. C’est le fameux épisode de Massa et Meriba (Ex 17, 1-7) ; or, malgré ces murmures, ces bruits de révolte, Dieu avait été plus grand que son peuple en colère ; il avait fait couler l’eau d’un rocher. Désormais, on appelait Dieu « notre rocher », manière de rappeler la fidélité de Dieu plus forte que tous les soupçons de son peuple.

Dans ce rocher, Israël a puisé l’eau de sa survie... Mais surtout, au long des siècles, la source de sa foi, de sa confiance... C’est la même chose de dire à la fin du psaume « Dieu est mon rocher » ou au début du psaume « J’annonce dès le matin, ton amour, ta fidélité, au long des nuits ». Le rappel du rocher, c’est le rappel de l’expérience du désert, et de la fidélité de Dieu plus forte que toutes les révoltes... Et la formule « ton amour et ta fidélité », c’est également le rappel de l’expérience du désert : c’est l’expression employée par Dieu lui-même pour se faire connaître à son peuple : « Le SEIGNEUR, le SEIGNEUR, Dieu miséricordieux et bienveillant, lent à la colère, plein de fidélité et de loyauté... » (Ex 34, 6).

Bien souvent, cette expression a été reprise dans la Bible, et en particulier dans les Psaumes, comme un rappel de l’Alliance entre Dieu et son peuple : « Dieu d’amour et de fidélité, lent à la colère et plein d’amour... »

L’épisode de Massa et Meriba dont je parlais il y a un instant, (ou plutôt cette séquence), épreuve du désert, soupçon du peuple, intervention de Dieu, s’est répété bien des fois, quand on a eu soif, mais aussi quand l’eau n’était pas bonne ou quand on eu faim (rappelons-nous la manne et les cailles et les eaux amères de Mara). Cela s’est répété si souvent qu’on a fini par comprendre que c’était presque inévitable, si on n’y prenait pas garde... Parce que l’homme est tenté d’accuser Dieu de ruse chaque fois que quelque chose ne va pas selon ses désirs. Et alors, pour bien retenir cette leçon capitale, on a écrit le récit du Jardin d’Éden : un serpent, particulièrement rusé, fait croire à l’homme et à la femme que c’est Dieu qui ruse avec eux. Il insinue : Dieu vous interdit les meilleurs fruits sous prétexte de vous garder du danger, il prétend que ces fruits sont vénéneux, alors que c’est tout le contraire. Et l’homme et la femme tombent dans le piège. Et c’est toujours la même histoire depuis que le monde est monde.

Comment se prémunir une fois pour toutes contre ce danger ? Ce psaume nous dit le moyen de nous protéger : il suffit de se planter dans le Temple comme un cèdre et de chanter pour Dieu « Qu’il est bon de rendre grâce au SEIGNEUR, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut ». On devrait traduire « il est bon pour nous de rendre grâce au SEIGNEUR, il est bon pour nous de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut ». Car, en fait, le peuple d’Israël ne nous a pas attendus pour comprendre que notre chant pour Dieu, c’est à nous qu’il fait du bien ! Saint Augustin dira : « Tout ce que l’homme fait pour Dieu profite à l’homme et non à Dieu ». Chanter pour Dieu, résolument, ouvrir les yeux sur son amour et sa fidélité, dès le matin et au long des nuits, c’est se protéger des ruses du serpent.

ANNONCER LA FIDÉLITÉ DE DIEU

Pour le dire, le psalmiste emploie l’expression : « Qu’il est bon... » ; c’est le même mot « bon » (tôv en hébreu) qui est employé pour dire « bon à manger » ;

Encore faut-il y avoir goûté pour pouvoir en parler !

Le psaume dit un peu plus loin (dans un verset qui n’est pas lu ce dimanche) « l’homme borné ne le sait pas... l’insensé ne peut pas le comprendre »... Mais le croyant, lui le sait : oui il est bon pour nous de chanter l’amour de Dieu et sa fidélité. Parce que c’est la vérité et que seule cette confiance invincible dans l’amour de Dieu, dans son dessein bienveillant, peut illuminer notre vie en toutes circonstances... alors que la méfiance, le soupçon fausse complètement notre regard. Soupçonner Dieu de ruse, c’est le piège dans lequel il ne faut pas tomber, un piège mortel.

Celui qui se protège ainsi est, dit notre psaume, comme un arbre qui « garde sa sève et sa verdeur » : en Terre Sainte, c’est une image très suggestive. Si les cèdres du Liban, les palmiers des oasis font rêver, c’est parce qu’ici, le problème de l’eau est crucial ; l’eau est vitale et par endroits, tellement rare. On attend avec impatience la moindre pluie de printemps qui fait reverdir les paysages désertiques tout près de Jérusalem. Pour le croyant, l’eau vivifiante, c’est la présence de son Dieu. Si bien que, quand Jésus, plus tard, parlera d’eau vive, il ne fera que reprendre une image déjà bien connue.

Il est bon pour nous de prendre conscience et de chanter que Dieu est Amour... mais il est bon aussi pour les autres que nous le leur disions... C’est ce que veut dire la répétition du mot « annoncer » au début et à la fin du psaume. On a ici une « inclusion » : au début « Qu’il est bon de rendre grâce au SEIGNEUR, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour » et à la fin « Le juste est comme un cèdre du Liban... vieillissant, il fructifie encore pour annoncer « le SEIGNEUR est droit ! » Ici, le mot « annoncer » signifie « annoncer aux autres, aux non-croyants »... Le peuple d’Israël n’oublie pas sa mission d’être témoin de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Dernière remarque : ce psaume porte une inscription tout au début (qu’on appelle la « suscription1 ») : elle précise que c’est un psaume pour le jour du sabbat, le jour par excellence où l’on chante l’amour et la fidélité de Dieu. C’est le jour ou jamais de le faire, bien sûr. Nous, Chrétiens, pourrions bien en faire le psaume du dimanche ; car notre dimanche chrétien ne fait pas autre chose : chanter l’amour et la fidélité de Dieu qui se sont manifestés de manière totale et définitive en Jésus-Christ.

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Note

1 - La suscription : dans certains psaumes, le premier verset ne fait pas partie de la prière ; il est une indication pour sa mise en œuvre ou bien une présentation du thème et de l’esprit dans lequel il doit être chanté. On rencontre souvent, par exemple, la formule « De David ». Cela ne signifie pas que David est l’auteur incontesté du psaume en question, mais qu’il aurait pu partager la prière ou les sentiments qui y sont exprimés. On peut traduire « À la manière de David ».

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LEC­TURE DE LA DEUXIÈME LETTRE DE L’APÔTRE PAUL AUX CORINTHIENS   5, 6 - 10

 

            Frères,
6          nous gardons toujours confiance,
            tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur
            tant que nous demeurons dans ce corps ;
7          en effet, nous cheminons dans la foi,
            non dans la claire vision.
8          Oui, nous avons confiance,
            et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps
            pour demeurer près du Seigneur.
9          Mais, de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors,
            notre ambition, c'est de plaire au Seigneur.
10        Car il nous faudra tous apparaître à découvert
            devant le tribunal du Christ,
            pour que chacun soit rétribué selon ce qu'il a fait,
            soit en bien soit en mal,
            pendant qu'il était dans son corps.
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LA MORT COMME UNE NAISSANCE

Qui sait ce que pen­se le bé­bé qui va naî­tre ; est-il cons­cient, seu­le­ment ? Et s'il l'est, appréhende-t-il ce pas­sa­ge ? Il pa­raît qu'une fois né, la lu­miè­re du jour l'aveugle, lui qui était dans l'obscurité ; jusqu'ici, il en­ten­dait quel­ques voix, dés­or­mais, il ver­ra fa­ce à fa­ce ceux qui l'ont ai­mé, ceux qui lui ont par­lé, ceux qui lui ont don­né son nom avant mê­me qu'il le sa­che.

Eh bien, pour Paul, la mort est une nais­san­ce. Jus­que-là, nous som­mes com­me l’enfant qui va naî­tre ; nous aus­si, nous som­mes dans l’obscurité. Mais quand nous naî­trons à la vraie vie, nous se­rons en plei­ne lu­miè­re.

« Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un mi­roir ; ce jour-là, nous verrons fa­ce à fa­ce. » (1 Co 13,12)

Tout com­me le temps de la ges­ta­tion n’a de sens qu’en fonc­tion de la nais­san­ce qui se pré­pa­re, no­tre vie ter­res­tre n’a de sens qu’en fonc­tion de la vie dé­fi­ni­ti­ve au­près du Sei­gneur. 

En at­ten­dant, heu­reu­se­ment, dans cet­te obs­cu­ri­té, il y a un rayon de lu­miè­re, c’est la foi. C’est el­le qui nous ai­de à che­mi­ner, qui nous ai­de à pré­pa­rer la nais­san­ce qui ap­pro­che : « Nous che­mi­nons dans la foi, non dans la claire vision ». C’est la foi qui nous ré­vè­le le sens de no­tre vie ac­tuel­le, le sens de no­tre mort. C’est dans la foi que nous sa­vons que no­tre mort est une nais­san­ce.

Paul la com­pa­re ici à  un pas­sa­ge de fron­tiè­re en­tre l’exil et la mè­re-pa­trie. Pour l’instant, nous dit-il, nous som­mes  « en exil loin du Sei­gneur ». Car no­tre vraie pa­trie, c’est Lui.

C’est dans la foi, aus­si, que nous sa­vons que no­tre vie a un sens, c’est-à-di­re à la fois u­ne di­rec­tion et une significa­tion. La di­rec­tion, on la connaît : pour le bé­bé, c’est le jour de l’accouchement, de la nais­san­ce... pour nous, le jour de no­tre mort bio­lo­gi­que ; la si­gni­fi­ca­tion, on ris­que peut-être plus de l’oublier ; alors Paul  y in­sis­te ; car sur ce point, no­tre si­tua­tion est très dif­fé­ren­te de cel­le du bé­bé qui va naî­tre : lui ne peut rien fai­re pour ac­ti­ver les choses ; tout se dé­rou­le en-de­hors de lui ; tan­dis que nous, nous avons un rô­le ca­pi­tal à jouer : no­tre vie terrestre est vrai­ment le temps d’une ges­ta­tion ; tout ce que nous fai­sons aujourd’hui pré­pa­re de­main.

Paul s’en explique dans la let­tre aux Phi­lip­piens : « Pour moi, vi­vre, c’est Christ, et mou­rir m’est un gain. Mais si vivre ici-bas doit me per­met­tre un tra­vail fé­cond, je ne sais que choi­sir. Je suis pris dans ce dilemme : j’ai le dé­sir de m’en al­ler et d’être avec Christ, et c’est de beau­coup pré­fé­ra­ble, mais de­meu­rer ici-bas est plus né­ces­sai­re à cause de vous. » (Ph 1, 21-23).

On voit bien ici que Paul a dé­pas­sé la crain­te de la mort, au contrai­re il la dé­si­re.

 

LE BUT DU VOYAGE

Pour au­tant, no­tre vie ter­res­tre n’est pas igno­rée, mé­pri­sée ; el­le est orien­tée ; el­le n’est pas dé­pré­ciée, car c’est son but, au contrai­re, qui lui don­ne tout son prix. Un peu com­me quand on est en voya­ge, il est es­sen­tiel de ne jamais per­dre de vue le but du voya­ge ; et c’est le but qu’on s’est fixé qui jus­ti­fie tout le res­te, la rou­te choi­sie, les éta­pes, et mê­me les dif­fi­cul­tés du che­min... Or, quel est le but du voya­ge du Chré­tien ? De­meu­rer au­près du Seigneur, de fa­çon to­ta­le et dé­fi­ni­ti­ve et fai­re en­trer dans cet­te de­meu­re, dans cet­te mè­re-pa­trie tous les exi­lés que nous avons ren­con­trés sur no­tre rou­te.

Or l’efficacité de nos ef­forts n’est pas tou­jours évi­den­te ! Sur ce point aus­si nous som­mes dans l’obscurité... Peut-être ici, pour com­pren­dre ce tex­te, faut-il es­sayer d’imaginer ce que peu­vent être les sen­ti­ments d’un apô­tre qui consa­cre tou­tes ses for­ces à sa mis­sion et qui n’en voit guè­re les fruits. Com­bien ont eu l’impression de tra­vailler en pu­re per­te, de prê­cher dans le dé­sert, com­me on dit ? C’est à eux que Paul s’adresse. Et c’est pour ce­la qu’il insis­te tel­le­ment sur la confian­ce : «  Nous avons plei­ne confian­ce... Oui, nous avons confian­ce... ». S’il doit le ré­pé­ter, c’est que ce­la ne va peut-être pas de soi tous les jours pour tout le mon­de !

Nous ne ver­rons que plus tard la ré­col­te, pour l’instant, il ne faut pas se las­ser de se­mer. Quel gen­re de grai­nes ? On s’en dou­te, évi­dem­ment. Paul em­ploie l’expression : « Mon am­bi­tion, c’est de plai­re au Sei­gneur » ; il suf­fit d’avoir un peu lu l’Ancien Tes­ta­ment pour sa­voir ce qui plaît au Sei­gneur. À commencer par le prophète Mi­chée : « On t’a fait sa­voir, ô hom­me, ce qui est bien, ce que le SEI­GNEUR at­tend de toi : rien d’autre que de pra­ti­quer le droit, d’aimer la jus­ti­ce et de mar­cher hum­ble­ment avec ton Dieu ». (Mi 6, 8).

Jé­ré­mie dit exac­te­ment la mê­me cho­se, il  dit, ce qui plaît au Sei­gneur,  c’est le droit, la so­li­da­ri­té, la jus­ti­ce ; « Ainsi par­le le SEI­GNEUR : que le sa­ge ne se van­te pas de sa sa­ges­se ! Que l’homme fort ne se van­te pas de sa for­ce ! Que le ri­che ne se van­te pas de sa ri­ches­se ! Si quelqu’un veut se van­ter, qu’il se van­te de ce­ci : d’être assez ma­lin pour me connaî­tre, moi, le SEI­GNEUR, qui mets en œu­vre la so­li­da­ri­té, le droit et la jus­ti­ce sur la terre. Oui, c’est ce­la qui me plaît - ora­cle du SEI­GNEUR ». (Jr 9, 22-23).

Isaïe a mê­me pous­sé l’audace jusqu’à dire qu’un païen com­me le roi Cy­rus pou­vait plai­re au Sei­gneur par­ce qu’il tra­vaillait dans le bon sens si j’ose di­re, quand il avait contri­bué à la re­con­struc­tion de la ville de Jé­ru­sa­lem et du Tem­ple après l’Exil à Ba­by­lo­ne.

Peut-être au­rons-nous des sur­pri­ses en pas­sant la fron­tiè­re ? Com­me les hom­mes de la pa­ra­bo­le rapportée par saint Mat­thieu ; à cer­tains, le Sei­gneur di­ra : « Ve­nez, les bé­nis de mon Pè­re... Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à man­ger ; j’ai eu soif et vous m’avez don­né à boi­re... Alors ils de­man­de­ront : Sei­gneur, quand nous est-il ar­ri­vé de te voir af­fa­mé et de te nour­rir, as­soif­fé et de te don­ner à boi­re ?... » Eux aus­si, com­me di­rait Paul, cheminaient sans voir. Et dans la let­tre aux Éphé­siens, il nous le pro­met : « Vous le sa­vez, ce qu’il aura fait de bien, cha­cun le re­tro­u­ve­ra au­près du Sei­gneur. » (Ep 6, 8).

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ÉVAN­GI­LE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT MARC   4, 26 - 34

 

            Parlant à la foule en paraboles,
26        Jésus disait :
            « Il en est du règne de Dieu
            comme d'un homme
            qui jette en terre la semence :
27        nuit et jour,
            qu'il dorme ou qu'il se lève,
            la semence germe et grandit,
            il ne sait comment.
28        D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe,
            puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
29        Et dès que le blé est mûr,
            il y met la faucille,
            puisque le temps de la moisson est arrivé. »
30        Jésus disait encore :
            « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
            Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
31        Il est comme une graine de moutarde :
            quand on la sème en terre,
            elle est la plus petite de toutes les semences.
32        Mais quand on l'a semée,
            elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
            et elle étend de longues branches,
            si bien que les oiseaux du ciel
            peuvent faire leur nid à son ombre. »
33        Par de nombreuses paraboles semblables,
            Jésus leur annonçait la Parole,
            dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
34        Il ne leur disait rien sans parabole,
            mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
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UN ROYAUME PAS COMME LES AUTRES

Jé­sus ne dis­ait rien à la fou­le sans em­ployer de pa­ra­bo­les, nous dit Marc ; c’était certaine­ment la seu­le ma­niè­re d’avoir un pe­tit es­poir d’être com­pris ! Car la le­çon était quand mê­me ru­de à fai­re pas­ser ! Jé­sus lui-mê­me annonce d’entrée de jeu qu’il va par­ler du Royau­me de Dieu, mais tout le monde a dé­jà des idées là-des­sus ; et les idées des hommes ne co­ïn­ci­dent pas du tout avec les sien­nes, ap­pa­rem­ment ! Alors il lui faut dé­ployer tou­te une pé­da­go­gie dans la li­gne de la conver­sion que l’Ancien Tes­ta­ment avait dé­jà en­tre­pri­se.

Au dé­but, le peu­ple d’Israël, com­me tous les peu­ples, ne pou­vait en­vi­sa­ger le Rè­gne de Dieu qu’en ter­mes de Sou­ve­rai­ne­té.

Les psau­mes, par exem­ple, chan­tent la sou­ve­rai­ne­té de Dieu sur le mon­de : « Le SEI­GNEUR a éta­bli son trô­ne dans les cieux et sa royau­té do­mi­ne tout. » (Ps 102/103, 19)... « Le Sei­gneur, le Très-Haut est ter­ri­ble ; il est le grand roi sur tou­te la ter­re. » (Ps 46/47, 3)... « Le SEI­GNEUR est roi, il est vê­tu de ma­jes­té. » (Ps 92/93, 1)... « Le SEI­GNEUR est roi, que la ter­re exul­te, que tous les ri­va­ges se ré­jouis­sent. » (Ps 96/97, 1).

Dans cet­te op­ti­que, di­re « À toi le rè­gne, la puis­san­ce et la gloi­re »  re­vient à di­re « c’est toi le plus fort ! » Si les tex­tes du li­vre de l’Exode nous pré­sen­tent tou­jours les ren­con­tres de Moï­se avec Dieu dans l’o­rage, les éclairs, le feu et le trem­ble­ment de la mon­ta­gne, c’est que sans tou­tes ces preu­ves de gran­deur et de puis­san­ce, le peu­ple n’aurait ja­mais pu pren­dre ce Dieu au sé­rieux !

Mê­me le grand pro­phè­te Élie, au dé­but de sa car­riè­re, ne peut pas ima­gi­ner Dieu au­tre­ment que dans des manifes­ta­tions gran­dio­ses : et c’est le feu du ciel qu’il im­plo­re pour im­pres­sion­ner les pro­phè­tes des ido­les. On se souvient de cet­te gran­de dé­mon­stra­tion qui de­vait fai­re tai­re à tout ja­mais les  in­cré­du­les : « À l’heure de l’offrande, le pro­phè­te Élie s’approcha et dit : SEIGNEUR, Dieu d’Abraham et d’Israël, fais que l’on sa­che aujourd’hui que c’est toi qui es Dieu en Is­raël... Ré­ponds-moi, ré­ponds-moi : que ce peu­ple sa­che que c’est toi, SEI­GNEUR, qui es Dieu...  Et le feu du SEI­GNEUR tom­ba et dé­vo­ra l’holocauste, le bois, les pier­res, la pous­siè­re, et il ab­sor­ba mê­me l’eau qui était dans le fos­sé. À cet­te vue, tout le peu­ple se je­ta fa­ce contre ter­re et dit : C’est le SEI­GNEUR qui est Dieu ; c’est le SEI­GNEUR qui est Dieu ! » (1 R 18, 36-39).

Ce jour-là, Dieu n’a pas dés­a­voué son pro­phè­te, mais, quel­que temps après…

On se souvient comment, plus tard, Dieu a ré­vé­lé au prophète Élie que sa puis­san­ce n’est pas ce que l’homme croit spon­ta­né­ment. C’est le fa­meux épi­so­de d’Élie à l’Horeb : « Le SEI­GNEUR dit à Élie : Sors et tiens-toi sur la mon­ta­gne de­vant le SEIGNEUR ; voi­ci, le SEI­GNEUR va pas­ser. Il y eut de­vant le SEI­GNEUR un vent fort et puissant qui éro­dait les mon­ta­gnes et fra­cas­sait les ro­chers ; le SEI­GNEUR n’était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un trem­ble­ment de ter­re ; le SEI­GNEUR n’était pas dans le trem­ble­ment de ter­re. Après le trem­ble­ment de ter­re, il y eut un feu ; le SEI­GNEUR n’était pas dans le feu. Et après le feu, le bruis­se­ment d’un souf­fle té­nu (une bri­se lé­gè­re). Alors, en l’entendant, Élie se voi­la le vi­sa­ge avec son man­teau. » (1 R 19, 11-13). Cet­te fois, Élie avait tout com­pris : Dieu n’est pas dans les dé­mon­stra­tions de puis­san­ce que nous ai­mons tant, il est dans la bri­se lé­gè­re.

Ce pa­ra­doxe, si on y ré­flé­chit, parcourt toute la Bi­ble, dès l’Ancien Tes­ta­ment : à commencer par le choix surprenant d’un tout petit peuple pour porter au monde la plus grande des nouvelles. Et que dire du choix d’un hom­me bè­gue (Moï­se) com­me por­te-pa­ro­le et d’un cou­ple sté­ri­le (Abra­ham et Sa­ra) pour por­ter l’espoir d’une descen­dan­ce nom­breu­se com­me les étoi­les. Dieu a choi­si un pe­tit ber­ger de Beth­léem pour vain­cre le géant Goliath ; et des siè­cles plus tard, c’est aus­si de Beth­léem, pe­tit villa­ge in­si­gni­fiant que sor­ti­ra le Fils de Dieu lui-même ; le­quel va vi­vre ca­ché pen­dant tren­te ans dans une bour­ga­de per­due dont on se de­man­dait « Que peut-il sor­tir de bon de Na­za­reth ? »

Ce qui sort de Na­za­reth, jus­te­ment, c’est le Ver­be, com­me dit saint Jean, la Pa­ro­le : com­me une se­men­ce, el­le est je­tée à tous les vents, aux ris­ques de la mau­vai­se ter­re et des pié­ti­ne­ments ; et Dieu sait si le Ver­be a été pié­ti­né ; au ris­que mê­me de se fai­re trai­ter de possédé du démon (Béel­zé­boul : Mc 3, 22) ; mais il court le ris­que quand même, sim­ple­ment par­ce que c’est la seu­le cho­se à fai­re. À tra­vers mê­me les échecs ap­pa­rents du Christ, la déchéan­ce et la mort sur la Croix, s’est le­vé sur le mon­de le tri­om­phe de l’amour.

 

CONFIANCE, LA MOISSON VIENDRA

Tel­le est la le­çon de ces pa­ra­bo­les, une ma­gni­fi­que le­çon de confian­ce : Dieu agit, le royau­me est une se­men­ce qui ger­me ir­ré­sis­ti­ble­ment, il est peut-être en­co­re in­vi­si­ble, mais la mois­son vien­dra. Jé­sus nous dit quel­que cho­se com­me : « Vous sa­vez la puis­san­ce de vie qui se ca­che mê­me dans une tou­te pe­ti­te grai­ne. Conten­tez-vous de se­mer : c’est vo­tre tra­vail de jar­di­niers. Dieu vous fait confian­ce pour cul­ti­ver son jar­din. À vo­tre tour, fai­tes-lui confian­ce : la se­men­ce pous­se­ra tou­te seu­le, car c’est Dieu qui agit... C’est vo­tre meilleu­re ga­ran­tie. »

Jé­sus l’avait bien dit en par­lant de lui-même : « En vé­ri­té, en vé­ri­té je vous le dis, si le grain de blé qui tom­be en ter­re ne meurt pas, il res­te seul ; si, au contrai­re il meurt, il por­te du fruit en abon­dan­ce. » (Jn 12, 24). C’est là que se ma­ni­fes­te la vraie puis­san­ce de Dieu : la pa­ro­le se­mée dans la pau­vre­té et l’humilité de­vient peu à peu un ar­bre im­men­se dont les bras sont as­sez grands pour ac­cueillir l’humanité tout en­tiè­re. Voilà le des­sein bien­veillant de Dieu : « Ré­u­nir l’univers en­tier sous un seul chef, le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la ter­re. »

« La grai­ne de mou­tar­de, quand on la sè­me en ter­re, el­le est la plus pe­ti­te de tou­tes les se­men­ces du mon­de. Mais quand on l’a se­mée, el­le gran­dit et dé­pas­se tou­tes les plan­tes po­ta­gè­res, et el­le étend de lon­gues bran­ches, si bien que les oi­seaux du ciel peu­vent fai­re leur nid à son om­bre. »

 

Commentaires de Marie-Noëlle Thabut, année liturgique B, 11e dimanche du Temps ordinaire (17 juin 2018)

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