Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 09:25
"Il est plutôt intelligent de croire". C'est le titre d'un exposé fait dimanche dernier 17 février 2008, dans la salle paroissiale de l'église "Les pélerins d'Emmaüs", à Pontault-Combault, par le père Jean de Montalembert.
C'est également le titre d'un
ouvrage qu'il a publié en 2003 aux éditions Desclée de Brouwer. L'objet de ce livre est exposé sur le quatrième de couverture :
"Comme prêtre, curé de paroisse, je côtoie et reçois beaucoup de monde, en toutes sortes d'occasions. Il y a naturellement les personnes qui viennent demander un service religieux : baptême d'un enfant, mariage, célébration d'obsèques. C'est à chaque fois l'occasion d'un dialogue sur le sens de leur demande. Il y a aussi les relations avec les parents d'enfants inscrits au catéchisme, ou dans des mouvements d'Eglise. Il y a tous les liens d'amitié et de voisinage qui se tissent naturellement quand on habite un même quartier, un même village. Et les contacts fréquents avec les élus locaux. Dans ces contacts multiformes, j'ai souvent été interloqué par la méconnaissance de beaucoup sur la religion chrétienne, sur la nature de la foi, sur le rôle de l'Eglise dans l'histoire de notre pays. Il y a beaucoup de clichés, de propos convenus ou embarrassés, sur le fait de croire ou non, sur les propos du pape, sur le fonctionnement de l'Eglise ou sur le mariage des prêtres. Mon ambition est d'essayer d'expliquer de la façon la plus claire possible ce qu'est la foi chrétienne et à quoi elle sert, et donc aussi à quoi sert l'Eglise. J'aimerais faire comprendre qu'il est plutôt intelligent de croire et donc qu'il ne faut pas négliger la réflexion et la recherche dans ce domaine. Je m'adresse donc à tous ceux qui voudraient en savoir un peu plus... "

Jean de Montalembert, ancien aumônier national de l'ACI et de la JICF, a été responsable de la formation des laïcs du diocèse de Meaux, puis curé du Val d'Europe, à Disneyland Paris. Il est, depuis 2001, aumônier de la communauté francophone d'Argentine. Il a publié, avec Robert Pousseur, Le cri de l'Apocalypse (Centurion) et L'Eglise et les Barbares du XXIe siècle (L'Atelier).

J'ai été frappé par la clarté de l'exposé et par le sourire permanent qui éclaire le visage de Jean de Montalembert ("Un diamant dans la poitrine brille sur le visage" dit, paraît-il un dicton exotique).

L'intervenant nous apprit que la moyenne d'âge de ses paroissiens (expatriés, pour la plupart), à Buenos Aires, était de 30 ans environ, si l'on exclut les enfants, et de moins de 20 ans, si on les inclut. Soit beaucoup moins que la moyenne d'âge dans les paroisses qu'il a pu fréquenter en France. Il expliqua que cette différence était principalement la conséquence, selon lui, de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905) et du fait que l'enseignement religieux avait alors disparu de notre système éducatif public. Il se réjouissait que l'étude des principales religions soit à nouveau inscrite au programme d'histoire, et que cet enseignement soit réalisé dans des conditions tout à fait acceptables, même s'il est fréquent que des élèves en sachent plus que les professeurs sur ce sujet. Il rapporta l'anecdote suivante. Un élève, entendant son professeur parler du péché originel en disant que "Eve avait croqué la pomme" réagit en expliquant que la Bible ne parlait pas de pomme mais de fruit. L'enseignant contesta, si bien que l'élève lui apporta un exemplaire de la bible pour prouver ses dires. L'enseignant reconnut alors son erreur et déclara que c'était la première fois de sa vie qu'il ouvrait une bible !

Jean de Montalembert nous indiqua également qu'il croyait que la relation au corps avait changé au milieu du siècle dernier selon lui. Depuis la découverte des sulfamides et des antibiotiques, notamment, le corps n'est plus vécu comme une source de souffrance, mais de plaisir, de bien-être.

J'ai noté, également, comment il observait la France depuis l'Argentine : "Nous sommes recroquevillés sur nous-mêmes et notre confort. Nous passons notre temps à protéger nos acquis. Nous fermons nos frontières, car nous refusons que les pays moins développés que nous nous rattrapent". Il illustra cette opinion par deux faits significatifs récents : "Lorsque j'ai débarqué à l'aéroport, les chauffeurs de taxi étaient en grève. En Argentine, 60% des cultures sont OGM" Je buvais du petit lait en l'écoutant. Je pensais en moi-même : "La grande majorité de la quarantaine de personnes assistant à l'exposé est probablement solidaire des chauffeurs de taxi et des faucheurs de plants OGM"

(à suivre...)

Partager cet article

Repost0

commentaires