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27 avril 2007 5 27 /04 /avril /2007 11:33

Au début de cet article, je souhaite rendre hommage à Mstislav Rostropovitch, combattant de la liberté et de la démocratie, décédé aujourd'hui à Moscou.

Ma première remarque, c'est que mon pronostic du 2 avril peut encore se réaliser !

La deuxième est que je suis toujours étonné par le comportement des Français : d'après des sondages de mars 2007, 61% d'entre eux ne font confiance ni à la droite, ni à la gauche pour règler leurs problèmes. Or 85% des inscrits se sont précipités pour voter pour la droite ou la gauche (ou le centre, qui prétend qu'il n'y a guère de différences entre elles, ce que je crois vrai) ! Il est vrai qu'il n'avaient le choix qu'entre ... la droite et la gauche, puisque les libéraux n'étaient pas représentés. Mais, de là à se précipiter à 85% ! C'est donc ça, la surprise, pour moi, et cela constitue un paradoxe apparent.

La troisième donne l'explication, la clef de ce paradoxe. Habitué à entendre que "Au premier tour, on choisit, au second, on élimine", j'ai l'impression que, cette année, on a éliminé dès le 1er tour ! Autrement dit, la majorité des électeurs qui se sont déplacés l'ont fait, non pour soutenir un candidat, mais pour éviter qu'un autre se retrouve au second tour. Ainsi, parmi ceux qui ont voté Bayrou ou Le Pen, beaucoup l'ont fait pour essayer d'éviter, pour une fois, que l'Etat français soit dirigé par un représentant de l'UMPS : c'est raté ! Beaucoup de ceux qui ont voté Royal ou Sarkozy l'ont fait pour éviter un nouveau 21 avril, c'est à dire que Le Pen soit qualifié pour la finale. Ou pour soutenir leur candidat/parti favori, non pas par adhésion entousiaste, mais parce qu'ils considèrent que c'est le moins mauvais. Ainsi, même s'ils jugent que ce favori n'est pas à même de règler leurs problèmes, ils croient qu'avec les autres, ce serait pire. C'est le "vote utile", à juste titre évoqué par les commentateurs, qui a permis, non pas de sélectionner les candidats les plus appréciés, mais d'éliminer les candidats les plus détestés. Il me semble que ceci résoud le paradoxe exposé plus haut.

La quatrième porte sur le vote utile. Il faudrait dresser une statue à la gloire de l'inventeur génial de ce concept bidon, concept qui permet de bouleverser les résultats de maintes élections. Il laisse croire à chacune de ses victimes que son vote va avoir une grande importance, qu'il va faire basculer le résultat de l'élection. Or je n'ai jamais entendu parler d'élection nationale qui se soit jouée à une voix près. En tout cas, la probabilité d'un tel évènement est insignifiante. L'illusion consiste à croire que notre vote va influer sur le vote d'autres personnes, par dizaines, centaines ou milliers, ce qui est évidemment faux. Personne ne peut regarder le bulletin quand nous le glissons dans l'enveloppe, et donc être influencé par notre vote. Tout au plus pouvons-nous influencer quelques personnes de notre entourage, à l'occasion de discussions précédant l'élection. Lorsqu'il m'arrive d'expliquer ceci, l'argument qui m'est immanquablement opposé est que "Si tout le monde raisonne comme ça ....".  Mais justement, tout le monde ne raisonne pas comme ça, sinon il n'y aurait pas 85% de taux de participation. Et si tout le monde raisonnait comme cela, personne n'irait voter, et le raisonnement ...ne tiendrait plus, puisque le vote serait alors très utile. La réalité est donc qu'il n'y a pas de vote utile. Il y a en revanche une propagande très utile, car elle déplace les voix par milliers, voire millions. Par exemple, celle qui a consisté à diaboliser Le Pen depuis plusieurs décennies, notamment entre les 2 tours de la présidentielle de 2002. Ou la propagande en faveur du "vote utile". L'intérêt d'une élection est en effet de recueillir l'avis des citoyens sur les candidatures soumises à leurs suffrages. L'illusion du vote utile conduit des centaines de milliers de personnes à voter, non pas pour leur candidat préféré, mais pour le candidat qui leur semble avoir des chances de remporter l'élection. Par ce mécanisme, l'élection ne désigne pas toujours le candidat préféré des électeurs.

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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 18:00

Je faisais partie de la grosse proportion de Français ne sachant pas trop pour qui voter.  J'ai enfin pris ma décision, ce matin.

Je souhaite protester contre la pratique du parti unique, qui sévit en France. Faut-il l'appeler UMPSEC (Union pour un Mouvement Populaire Socialiste, Etatiste, Constructiviste) ? Ou plus simplement, le Parti Anti-libéral ? Toujours est-il que lui seul est autorisé à présenter des candidats à l'élection de ce jour. Précisemment : 12 candidats, ce qui permet de donner l'illusion que nous vivons dans un régime démocratique. 12 candidats qui défendent des positions absolument opposées aux principes fondamentaux de la doctrine sociale de l'Eglise (dignité de la personne humaine, bien commun, principe de subsidiarité, entre autres,...) et de la République (liberté, égalité en droit, notamment).

En conscience, je n'ai pu me résoudre à voter pour quelque candidat que ce soit de ce parti unique. Je ne suis pas allé à la pêche, toutefois. J'ai profité des 30' économisées pour alimenter mon blog. En n'utilisant pas mon véhicule, j'ai eu un comportement "écolo", et j'ai fait des économies de carburant et surtout de TIPP.

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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 06:07

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages.

Le mot "amour" est cité 207 fois dans le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, plus 42 fois sous sa forme verbale (aimer). Le mot "charité", qui est équivalent (Voir commentaires sur le mot grec "Agapè" ici ou ) y apparaît 79 fois. Il faut ajouter à cela les 14 occurrences du mot "miséricorde" (ou "miséricordieux"), qui a un sens très proche.

Pour les chrétiens, le mot "amour" désigne moins un sentiment, une compassion, que l'engagement actif, inconditionnel et irrévocable, à se comporter vis-à-vis de l'autre (le conjoint, tout particulièrement) comme on souhaiterait qu'il le fasse si l'on était à sa place et lui à la nôtre. L'Eglise, à la suite du Christ, invite tous les hommes à aimer son prochain comme soi-même, y compris ses ennemis.

A l'article 208 du compendium figure un passage qui me semble capital : "L'oeuvre de miséricorde grâce à laquelle on répond ici et maintenant à un besoin réel et urgent du prochain est indéniablement un acte de charité, mais l'engagement tendant à organiser et à structurer la société de façon à ce que le prochain n'ait pas à se trouver dans la misère est un acte de charité tout aussi indispensable,..." Autrement dit, la charité est d'autant plus charitable qu'elle est efficace et un engagement politique débouchant sur un recul de la misère est préférable à n'importe quelle autre forme d'engagement permettant d'atténuer les effets de cette misère.

Dans Caritas in veritate, Benoit XVI a des paroles remarquables sur l’amour :

« Dépourvu de vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. (…) Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier son contraire. La vérité libère l’amour des étroitesses de l’émotivité (…) » (article 3)

« Je ne peux pas donner à l’autre du mien, sans lui avoir donné tout d’abord ce qui lui revient selon la justice. Qui aime les autres avec charité est d’abord juste envers eux (…) la charité exige la justice : la reconnaissance et le respect des droits légitimes des individus et des peuples » (article 6)

« …celui qui est animé d’une vrai charité est ingénieux à découvrir les causes de la misère, à trouver les moyens de la combattre, à la vaincre résolument. » (article 30, repris de l’encyclique Populorum Progressio, de Paul VI).

Voici plusieurs autres extraits significatifs du compendium qui abordent le thème de l'amour. Pour ceux qui n'auront pas le courage de les lire, l'enseignement que j'en tire est que "Tout acte d'amour contribue à la libération de celui qui le pose et de ceux qui en bénéficient"

Article 4 : "En se découvrant aimé de Dieu, l'homme comprend sa dignité transcendante, il apprend à ne pas se contenter de soi et à rencontrer l'autre dans un tissu de relations toujours plus authentiquement humaines."
Article 40 : "
Au scribe qui lui demande: « Quel est le premier de tous les commandements? » (Mc 12, 28), Jésus répond: « Le premier, c'est: Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là » (Mc 12, 29-31)"
Article 54 : "Jésus-Christ nous révèle que « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8) et nous enseigne que « la loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde, est le commandement nouveau de l'amour."
Article 60 : "L'Église, qui participe aux joies et aux espoirs, aux angoisses et aux tristesses des hommes, est solidaire de tout homme et de toute femme, en tout lieu et en tout temps, et leur apporte la joyeuse nouvelle du Royaume de Dieu qui, par Jésus-Christ, est venu et vient au milieu d'eux. Elle est, dans l'humanité et dans le monde, le sacrement de l'amour de Dieu et, par conséquent, de l'espérance la plus grande, qui active et soutient tout authentique projet et engagement de libération et de promotion humaine."
Article 112 : "Le sommet du respect dû à l'inviolabilité et à l'intégrité de la vie physique réside dans le commandement positif: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18), par lequel Jésus oblige à prendre en charge son prochain (cf. Mt 22, 37-40; Mc 12, 29-31; Lc 10, 27-28)."

Article 221 : « L'amour amène l'homme à se réaliser par le don désintéressé de lui-même. Aimer signifie donner et recevoir ce qu'on ne peut ni acquérir ni vendre, mais seulement accorder librement et mutuellement ».
Article 222 : "
L'amour s'exprime aussi à travers une attention prévenante envers les personnes âgées qui vivent dans la famille: leur présence peut revêtir une grande valeur."
Article 223 : "L'être humain est fait pour aimer et sans amour il ne peut pas vivre"
Article 391 : "
La vie en société devient d'autant plus humaine qu'elle est caractérisée par l'effort pour parvenir à une conscience plus mûre de l'idéal vers lequel elle doit tendre, qui est la « civilisation de l'amour"
Article 494 : "La paix est aussi le fruit de l'amour: « La paix véritable et authentique est plus de l'ordre de la charité que de la justice, cette dernière ayant mission d'écarter les obstacles à la paix tels que les torts, les dommages, tandis que la paix est proprement et tout spécialement un acte de charité ».
Article 499 : « Il est permis d'espérer que les peuples, intensifiant entre eux les relations et les échanges, découvriront mieux les liens d'unité qui découlent de leur nature commune; ils comprendront plus parfaitement que l'un des devoirs primordiaux issus de leur communauté de nature, c'est de fonder les relations des hommes et des peuples sur l'amour et non sur la crainte. C'est en effet le propre de l'amour d'amener les hommes à une loyale collaboration, susceptible de formes multiples et porteuse d'innombrables bienfaits ».
Article 524 : « la véritable libération, c'est s'ouvrir à l'amour du Christ ».

d) Construire la « civilisation de l'amour »

580 La finalité immédiate de la doctrine sociale est de proposer les principes et les valeurs qui peuvent soutenir une société digne de l'homme. Parmi ces principes, celui de la solidarité comprend en une certaine mesure tous les autres: il constitue « l'un des principes fondamentaux de la conception chrétienne de l'organisation politique et sociale ».

Ce principe est illuminé par la primauté de la charité « qui est le signe distinctif des disciples du Christ (cf. Jn 13, 35) ». Jésus « nous enseigne en même temps que la loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde, est le commandement nouveau de l'amour »  (cf. Mt 22, 40; Jn 15, 12; Col 3, 14; Jc 2, 8). Le comportement de la personne est pleinement humain quand il naît de l'amour, manifeste l'amour, et est ordonné à l'amour. Cette vérité est également valable dans le domaine social: il faut que les chrétiens en soient des témoins profondément convaincus et sachent montrer, par leur vie, que l'amour est la seule force (cf. 1 Co 12, 31-14, 1) qui peut conduire à la perfection personnelle et sociale et orienter l'histoire vers le bien.

581 L'amour doit être présent dans tous les rapports sociaux et les imprégner. En particulier, ceux qui ont le devoir de pourvoir au bien des peuples doivent s'appliquer « à nourrir en eux-mêmes et à faire naître dans les autres, depuis les plus élevés jusqu'aux plus humbles, la charité, reine et maîtresse de toutes les vertus. C'est, en effet, d'une abondante effusion de charité qu'il faut principalement attendre le salut. Nous parlons de la charité chrétienne, qui résume tout l'Évangile et qui, toujours prête à se dévouer au soulagement du prochain, est un remède très assuré contre l'arrogance du siècle et l'amour immodéré de soi-même ». Cet amour peut être appelé « charité sociale »  ou « charité politique »  et doit être étendu au genre humain tout entier. L'« amour social »  se trouve aux antipodes de l'égoïsme et de l'individualisme.

Article 582 : "Pour rendre la société plus humaine, plus digne de la personne, il faut revaloriser l'amour dans la vie sociale — au niveau politique, économique, culturel —, en en faisant la norme constante et suprême de l'action. Si la justice « est de soi propre à “arbitrer” entre les hommes pour répartir entre eux de manière juste les biens matériels, l'amour au contraire, et seulement lui (et donc aussi cet amour bienveillant que nous appelons “miséricorde”), est capable de rendre l'homme à lui-même ». On ne peut pas régler les rapports humains par la seule mesure de la justice: « Le chrétien le sait: l'amour est la raison qui fait que Dieu entre en relation avec l'homme. Et c'est encore l'amour qu'Il attend comme réponse de l'homme. L'amour est de ce fait la forme la plus haute et la plus noble de relation des êtres humains entre eux aussi. L'amour devra donc animer tous les secteurs de la vie humaine et s'étendre également à l'ordre international. Seule une humanité dans laquelle règne la "civilisation de l'amour" pourra jouir d'une paix authentique et durable ». Dans cette perspective, le Magistère recommande vivement la solidarité, car elle est en mesure de garantir le bien commun, en aidant au développement intégral des personnes: la charité « fait voir dans le prochain un autre soi-même »"

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15 avril 2007 7 15 /04 /avril /2007 18:27

Il n'est pas rare de lire ou d'entendre des chrétiens déclarer que l'Eglise a toujours condamné le libéralisme. Voyons ce qu'il en est réellement.

Ma référence préférée, vous le savez, c'est le récent compendium de la doctrine sociale de l'Eglise. Qu'y trouve-t-on à propose de libéralisme ? Ce terme y est cité 2 fois.
- A l'article 91, à propos de l'encyclique "Quadragesimo anno" (1931), qui énonce pour la première fois le principe de subsidiarité, le compendium dit : "L'Encyclique réfute le libéralisme compris comme concurrence illimitée des forces économiques, mais confirme de nouveau la valeur de la propriété privée, rappelant sa fonction sociale." Ceci amène deux observations de ma part. La première est que l'acception, présentée ici, du libéralisme, ne correspond pas à la réalité de la philosophie libérale. Celle-ci soutient, comme l'Eglise, que chaque être humain a un droit naturel à la liberté. La philosophie libérale affirme, tout comme l'Eglise, que la libre concurrence est un droit et un bienfait pour l'homme, mais ne se prononce pas sur le degré de concurrence qu'il faudrait imposer, puisqu'elle postule que chaque homme est libre ! Ma seconde remarque est que cette conception de la concurrence, de la part de Pie XI, est assez curieuse : il me semble qu'il la considère comme une agression, par un fournisseur, contre ses concurrents. La concurrence serait alors une guerre menée par un fournisseur contre d'autres fournisseurs, pour les faire disparaître. Dans la réalité, la concurrence consiste essentiellement à améliorer la qualité du service que l'on rend à ses clients et à diminuer le prix de ce service. Qui s'en plaindrait ? Faudrait-il reprocher au bon serviteur, dans la parabole des talents, de faire une concurrence illimitée à l'encontre du mauvais serviteur, celui qui enterre le talent que son maître lui a confié ? Faut-il condamner le bénévolat, qui est le degré supérieur de la concurrence ?
- A l'article 103, à propos de l'encyclique "Centesimus annus" (1991) de Jean-Paul II : "L'analyse articulée et approfondie des « res novae » et, en particulier, du grand tournant de 1989 avec l'effondrement du système soviétique, contient une appréciation de la démocratie et de l'économie libérale, dans le cadre d'une solidarité indispensable". Vous avez dit "condamnation" ?

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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 07:26

Voici quelques articles que j'ai trouvés sur Internet et qui m'ont bien plu.

Le "Manifeste pour le renouveau du libéralisme français", de Jean-Louis Caccomo, est paru sur le site "Le Québécois Libre".

De Mgr Jean-Pierre Cattenoz, Archevêque d'Avignon, une "Lettre ouverte aux candidats" publiée par Liberté Politique. Elle s'adresse également à Edouard Fillias, Président-fondateur de Alternative Libérale et candidat malheureux (il n'a pu réunir les 500 parrainages nécessaires) à l'élection présidentielle. J'invite Edouard à faire revoir les positions et le programme de Alternative Libérale, qui, sur quelques points fondamentaux évoqués par Mgr Cattenoz (avortement, mariage et adoption, euthanasie, recherche sur les embryons), ne font pas du tout consensus parmi les libéraux, notamment les chrétiens.

Un article de Matthieu Laine, "Réponses au sondage Sofres des 7 et 8 mars 2007 commandé par JC Lattès pour le lancement de la collection Idées fausses Vraies réponses", publié sur le site de l'Institut économique Molinari.

Enfin, l'article "UN EXEMPLE À MÉDITER: ANTOINE PINAY, LIBÉRAL OUBLIÉ", de Philippe Jaunet, publié sur Le Québécois Libre.

Bonne lecture !


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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 21:59

Ce mardi 10 avril 2007, à 18 heures, avait lieu l'A.G. de l'ALEPS (Association pour la Liberté Economique et le Progrès Social) à Neuilly-sur-Seine. Je m'y suis rendu avec plaisir, comme chaque année : c'est une occasion rêvée de rencontrer les plus grands noms du libéralisme français. 

Après le rapport financier de Georges Lane, le Président, Jacques Garello fit un rapport moral au cours duquel il évoqua, notamment, les élections présidentielles. Pour lui, l'absence de candidat libéral (compte tenu de la non-obtention des 500 parrainages par Edouard Fillias, de Alternative Libérale) impliquait que les libéraux devraient continuer à se retrousser les manches après l'élection. Il raconta que l'ALEPS avait attribué des notes, allant de 0 à 5, à chacun des principaux candidats officiels, en fonction de leurs programmes écrits, sur 36 propositions extraites du guide du candidat. Les notes étaient attribuées plutôt généreusement : la note zéro n'était attribuée qu'aux candidats n'ayant même pas évoqué la proposition dans leur programme et il suffisait donc à un candidat d'en parler pour avoir au moins 1. Les notes s'échelonnent de 58 (Sarkozy) à 4 (Ségolène Royal), sur un total maximum de 180 ! Le Pen a obtenu 53, Villiers, 45, et Bayrou, 23. Les résultats détaillés sont publiés dans la Nouvelle Lettre n° 914 du 14 avril 2007 (voir site de l'ALEPS).

Vint ensuite la présentation de leurs ouvrages, en 5' chacun, par 5 des 7 candidats au prix du livre libéral 2006 :

Pierre BONCENNE Pour Jean François Revel (Plon)
Jacques de GUENIN Logique du Libéralisme (Charles Coquelin)
Mathieu LAINE La Grande Nurserie (J.C. Lattès)
Alain LAURENT Le libéralisme : histoire d'un détournement (Les Belles Lettres)
Yves MONTENAY : Retraites, Famille et immigration (L'Harmattan)

Florin AFTALION Alerte Rouge sur l'Amérique (J.C. Lattès), pourtant présent, et Nicolas BAVEREZ Nouveau Monde, Vieille France (Perrin), absent quant à lui, ne présentèrent pas leur ouvrage. Ceci laissa un peu de temps à Maître Patrick Simon ("Le droit naturel - Ses amis et ses ennemis") et Guy Millière ("Pourquoi la France ne fait plus rêver") de présenter les leurs.

Le Professeur Pascal Salin remit le prix au lauréat, Alain Laurent. La soirée se termina autour d'un verre où il était possible d'échanger quelques mots avec Nicolas Lecaussin (vanqueur l'an passé avec "Cet Etat qui tue la France"), Jacques Bourdu, Axel Arnoux, et autres ardents défenseurs de la pensée libérale.

 

Jacques Garello reviendra sur cette A.G. dans son "Libre journal des économistes", sur Radio Courtoisie (accessible via son blog), ce mercredi de 12 heures à 13 heures 30' (rediffusé à 16 heures, puis minuit).

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8 avril 2007 7 08 /04 /avril /2007 21:59

Pâques, est une fête religieuse chrétienne commémorant la résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa crucifixion le vendredi saint.
Pâque, du grec "pasquo" qui signifie souffrir, en souvenir du chemin de croix, ou de l'hébreu Pessah « passage », est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d'Égypte.

Cette fête célèbre une délivrance, une libération : la libération d'Egypte, puis celle de la mort et du péché. Il faut préciser que, lorsque l'on dit "Dieu sauve, guérit, libère, délivre, etc...", cela n'empêche pas, bien au contraire, que l'homme participe, collabore à cette guérison, à cette libération. D'une part, en ayant une démarche de foi (les miracles de l'Evangile sont toujours précédés par la manifestation, par les intéressés ou leur entourage, de leur foi, plus ou moins solide, en Jésus. Ex : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que même maintenant Dieu te donnera tout ce que tu lui demanderas. »). D'autre part, en agissant (Ex : "Va te laver à la piscine de Siloe", "Lève-toi, prends ton brancard...")

Pâques est l'occasion, pour Dieu et son fils Jésus, de nous donner la clef qui va nous permettre de transformer le monde, de le guérir, de le libérer : "l'Agapè" (amour, charité). C'est par amour que Dieu nous a envoyé son fils, c'est par amour que celui-ci a accepté la mort infamante, afin de rendre témoignage à l'amour infini du Père pour chacun des hommes, amour que nous sommes invités à manifester à nos frères humains et qui peut aller jusqu'à donner sa vie pour eux. Dans le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, à l'article 208, se trouve ce lumineux passage : "L'œuvre de miséricorde grâce à laquelle on répond ici et maintenant à un besoin réel et urgent du prochain est indéniablement un acte de charité, mais l'engagement tendant à organiser et à structurer la société de façon à ce que le prochain n'ait pas à se trouver dans la misère est un acte de charité tout aussi indispensable". Ainsi donc, lorsque nous, quelle que soit notre religion, nous nous battons pour faire disparaître la misère en défendant la liberté de chaque personne humaine, nous pratiquons la charité !

A tous, je souhaite joyeuses Pâques, joyeuse libération.

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8 avril 2007 7 08 /04 /avril /2007 21:59
Je vous invite à écouter ce libre entretien : Philippe Nemo y est, comme à l'accoutumée, remarquable. Il évoque des idées importantes développées dans différents ouvrages qu'il a écrits ou auxquels il a participé : "Histoire des idées politiques" (tomes 1 et 2), "Qu'est-ce que l'Occident", "Histoire du libéralisme en Europe". Il parle également du livre qu'il est en train d'écrire sur "La République".

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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 06:45

Peut-on être à la fois chrétien et libéral ? Ce blog a pour principale ambition de convaincre le visiteur que la réponse est OUI ! Je crois que christianisme et libéralisme sont compatibles.

Le présent blog comporte un certain nombre d'articles, regroupés en catégories :
- des catégories liées à des concepts, à de la théorie ("Doctrine sociale de l'Eglise", "Libéralisme", "Chrétien et libéral").
- des catégories liées à l'actualité, qui permettent de commenter celle-ci à la lumière des idées développées dans les catégories "conceptuelles".

Parmi les catégories "conceptuelles",
- celle intitulée "Libéralisme" comporte peu d'articles, car elle renvoie, directement ou non, à de multiples autres sites Internet ou à des livres, présentant de manière très développée la pensée libérale ;
- les autres sont plus riches en articles, car elles tentent, très modestement, de combler un grand vide : il y a très peu de livres, de revues, de sites Internet, d'organisations qui parlent de la doctrine sociale de l'Eglise, ou qui mettent en évidence le fait que la Révélation biblique, le message évangélique, la doctrine sociale de l'Eglise affirment le droit à la liberté de chaque personne humaine. Citons :
- le site Internet  de l'Acton Institute, en plusieurs langues, dont le français ; la mission de cet Institut est de "promouvoir une société libre et vertueuse caractérisée par la liberté individuelle et soutenue par des principes religieux".
- le livre "Peut-on être catholique et libéral", de Patrick Simon, et celui de Charles Gave intitulé "Un libéral nommé Jésus".
- la revue "Point de rencontre - Libéral et croyant", à laquelle on peut s'abonner en contactant l'ALEPS, à moins qu'elle ne soit remplacée par un blog.
- le Jonoblog.

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5 avril 2007 4 05 /04 /avril /2007 05:17

Le présent article fait partie d'une série exposant les grandes lignes de la doctrine sociale de l'Eglise catholique et montrant, notamment, la promotion que fait celle-ci de la liberté de chaque personne humaine. Cette série s'appuie sur le compendium de la doctrine sociale de l'Eglise, dont il cite différents passages. Le présent article se termine par quelques commentaires personnels.

Le mouvement vers l'identification et la proclamation des droits de l'homme est un des efforts les plus importants pour répondre efficacement aux exigences irréductibles de la dignité humaine. L'Église saisit en ces droits une occasion extraordinaire qu'offre notre époque afin que, par leur affirmation, la dignité humaine soit plus efficacement reconnue et promue universellement comme caractéristique imprimée par le Dieu Créateur sur sa créature. Le Magistère de l'Église n'a pas manqué d'évaluer positivement la Déclaration universelle des droits de l'homme, proclamée par les Nations Unies le 10 décembre 1948, que Jean-Paul II a qualifiée de véritable « pierre milliaire placée sur la route longue et difficile du genre humain » (compendium, 152)

De fait, la racine des droits de l'homme doit être recherchée dans la dignité qui appartient à chaque être humain. Cette dignité, co-naturelle à la vie humaine et égale dans chaque personne, se perçoit et se comprend avant tout par la raison. (...)

La source ultime des droits de l'homme ne se situe pas dans une simple volonté des êtres humains, dans la réalité de l'État, dans les pouvoirs publics, mais dans l'homme lui-même et en Dieu son Créateur. Ces droits sont « universels, inviolables, inaliénables ». Universels, parce qu'ils sont présents dans tous les êtres humains, sans aucune exception de temps, de lieu et de sujets. Inviolables, en tant qu'« inhérents à la personne humaine et à sa dignité » et parce qu' « il serait vain de proclamer des droits, si l'on ne mettait en même temps tout en œuvre pour assurer le devoir de les respecter, par tous, partout, et pour tous ». Inaliénables, dans la mesure où « personne ne peut légitimement priver de ces droits l'un de ses semblables, quel qu'il soit, car cela signifierait faire violence à sa nature » (compendium, 153)

Les droits de l'homme doivent être protégés non seulement singulièrement, mais dans leur ensemble: leur protection partielle se traduirait par une sorte de manque de reconnaissance. Ils correspondent aux exigences de la dignité humaine et impliquent, en premier lieu, la satisfaction des besoins essentiels de la personne, dans les domaines matériel et spirituel: « Ces droits concernent toutes les étapes de la vie et tout contexte politique, social, économique ou culturel. Ils forment un ensemble unitaire, qui tend clairement à promouvoir tout aspect du bien de la personne et de la société. (...) La promotion intégrale de toutes les catégories de droits humains est la vraie garantie du plein respect de chacun des droits ». Universalité et indivisibilité constituent les traits distinctifs des droits de l'homme: ce « sont deux principes de base qui exigent de toute manière d'intégrer les droits humains dans les différentes cultures, et aussi d'approfondir leur caractère juridique afin qu'ils soient pleinement respectés » (compendium, 154).

Les enseignements de Jean XXIII, du Concile Vatican II et de Paul VI ont fourni d'amples indications sur la conception des droits de l'homme définie par le Magistère. Jean-Paul II en a dressé une liste dans l'encyclique « Centesimus annus »: « Le droit à la vie dont fait partie intégrante le droit de grandir dans le sein de sa mère après la conception; puis le droit de vivre dans une famille unie et dans un climat moral favorable au développement de sa personnalité; le droit d'épanouir son intelligence et sa liberté par la recherche et la connaissance de la vérité; le droit de participer au travail de mise en valeur des biens de la terre et d'en tirer sa subsistance et celle de ses proches; le droit de fonder librement une famille, d'accueillir et d'élever des enfants, en exerçant de manière responsable sa sexualité. En un sens, la source et la synthèse de ces droits, c'est la liberté religieuse, entendue comme le droit de vivre dans la vérité de sa foi et conformément à la dignité transcendante de sa personne » (compendium, 155).

Je souligne un point important : les droits de l'homme préexistent à toute institution humaine. Ils ne peuvent donc pas être décrétés par lui, mais seulement découverts, très progressivement, sans certitude d'absence d'oubli ou d'erreur, et proclamés.

Pour creuser cette notion, j'invite à lire l'excellent "Le droit naturel - Ses amis et ses ennemis" de Me Patrick Simon, ainsi que le court et remarquable pamphlet "La loi", de Frédéric Bastiat. Dans le premier, l'auteur fait une distinction entre les droits de l'homme et le droit naturel. Cette seconde notion a visiblement sa préférence.
Enfin, je renvoie à l'article "La doctrine sociale de l'Eglise et les droits de l'homme" du Professeur Jean-Luc Chabot"

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