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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 14:16

"La logique du libéralisme" : c'est le titre d'un excellent livre de Jacques de Guenin, qui montre comment les différentes idées du libéralisme se déduisent logiquement les unes des autres. L'idée de base est que tout être humain possède des droits naturels, qui doivent être respectés par les autres (c'est le devoir de ceux-ci : les droits des uns correspondent aux devoirs des autres), sans exception. Le premier de ces droits, c'est la liberté. Il s'en déduit la responsabilité, c'est à dire le fait d'assumer les conséquences, bonnes ou mauvaises, de ses propres actes. En effet, si je ne suis pas responsable, c'est un autre qui devra supporter les conséquences de mes actes, et cet autre ne sera pas libre.
La liberté, c'est celle de penser ce que l'on veut (liberté d'opinion), de dire ce que l'on veut (liberté d'expression), d'aller où l'on veut (liberté de déplacement), de vivre en sécurité, d'utiliser à sa guise le fruit de son travail (droit de propriété), de convenir de ce que l'on veut avec qui l'on veut (libre marché, libre-échange, libre concurrence,..), etc ...

Une fois ceci admis, il devient très facile, avec un peu de réflexion, de distinguer ce qui est libéral de ce qui ne l'est pas.

Prenons le "service minimum", dont Sarkozy a dit qu'il allait le mettre en place rapidement. Son projet, si j'ai bien compris, consiste à obliger le fournisseur concerné (SNCF, RATP, ...) à assurer la quasi-continuité du service à certaines heures de la journée. Cela est parfaitement anti-libéral puisque cela peut conduire à revenir sur le droit de grève. Par ailleurs, cela ne résoudra pas le problème des personnes souhaitant voyager hors des heures de pointe, où le service minimum ne sera pas assuré, ni le problème des trains bondés et des retards. La seule solution libérale est de mettre en place un libre marché dans les secteurs d'activité concernés. La concurrence permettra des solutions de substitution en cas de grève et aboutira même probablement à la fin des grèves. Je reconnais avoir réclamé, par le passé, avec Liberté Chérie, notamment, la mise en place du service minimum : c'était une erreur. Comme le précise maintenant cette association, "...nous sommes pour la privatisation et la libéralisation des entreprises de transport. Le service minimum n'est qu'un moyen temporaire pour désenclaver la France les jours de blocages totaux"

La fin de la carte scolaire est également annoncée. Ce serait une mesure libérale, permettant à tout un chacun de mettre ses enfants dans l'école de son choix. Cela ne suffirait pas, loin s'en faut, à libéraliser l'enseignement. Il faudrait pour cela privatiser tous les établissements, laisser les directeurs d'établissement négocier librement avec leur personnel et avec les parents, mettre en place le bon scolaire à titre transitoire, pour arriver, à terme, au désengagement complet de l'Etat en matière d'enseignement, dans le respect du principe de subsidiarité.

Obliger les élèves ou leurs maîtres à lire en début d'année, une lettre de Guy Môquet, est parfaitement étatiste, anti-libéral, sans qu'il soit besoin d'expliquer pourquoi.

Les dispositions annoncées par le nouveau gouvernement en matière d'heures supplémentaires sont parfaitement étatistes, constructivistes, bref, anti-libérales. Comme cela est bien expliqué dans un communiqué de presse de ce jour, émis par Alternative Libérale, les seules dispositions intelligentes en la matière consisteraient, pour l'Etat, à ne plus intervenir sur le marché du travail, à rendre supplétifs le code du travail et les conventions collectives, c'est à dire à laisser les salariés et les entreprises négocier librement les contrats de travail.

Dans mes propositions pour une France plus libre, j'ai indiqué "Moraliser la vie politique : interdiction stricte du cumul des mandats, limitation du nombre de réélections ..." A la réflexion, je crois que cette proposition n'est pas libérale (comme les règles relatives à la parité) et que la solution libérale consisterait à mettre en place un marché politique libre, en supprimant le financement public des partis politiques et des candidats, en supprimant les règles liberticides comme le système des parrainages, les limites d'âge (plancher de 23 ans pour les législatives), en permettant au citoyens d'intenter un procès aux partis politiques ou candidats ne respectant pas leurs engagements de résultat ou leur programme, en autorisant les candidats à renoncer par avance à tout ou partie de leur rémunération, ...A titre personnel, je renonce par avance, si je suis élu, à la totalité de ma rémunération et de mes droits à la retraite de député. La monographie de Contribuables Associés sur "Ce que nous coûtent vraiment nos élus" est fort intéressante. Voici un lien vers une synthèse. elle montre que l'Assemblée Nationale coûte chaque année 513 millions d'euros à la collectivité, soit près de 900 000 euros par député !


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6 juin 2007 3 06 /06 /juin /2007 10:05
Je vous invite à écouter aujourd'hui, sur Radio Courtoisie, cette émission remarquable qui est animée par Jacques Garello, diffusée de 12:00 à 13:30 et sera rediffusée à 16:00 puis minuit. L'invité principal est Pascal Salin, qui parlera de son ouvrage "Français, n'ayez pas peur du libéralisme". J'espère trouver sous peu un lien vers l'enregistrement de cette émission.

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 20:09
Voici trois initiatives qui réjouiront certainement les défenseurs de la liberté.

1) Une remarquable tribune a été publiée ce matin dans le Figaro. Elle est cosignée par  Vincent GINOCCHIO, Président de Liberté Chérie, Sylvain CHARAT, Président d'Eurolib Network et ancien directeur de cabinet d'Alain MADELIN au ministère des Finances, et par Jacob ARFWEDSON, Président du Stockholm Network. Je vous en livre le texte ci-dessous.

2) Créée à l’initiative de jeunes étudiants et actifs libéraux, Génération Libre a pour vocation de porter les valeurs de liberté et l’esprit d’entreprise auprès du public jeune et étudiant, catégories sociales victimes du chômage de masse, de la mauvaise orientation scolaire, et d’un discours anti-entreprise tenu aussi bien par certains médias que par certains membres de l’Education Nationale. Ces déboires sont directement responsables de la perte de dynamisme, de motivation et de vocation dont la jeunesse française est victime, ainsi que de l’impréparation à l’entrée sur le marché du travail qui ne peut qu’être nuisible à son avenir. Génération libre conduira un travail de sensibilisation et de militantisme sur le net aussi bien que sur le terrain en vue de relayer son message.
Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur le site Internet : http://www.generation-libre.org.

3) Enfin, je vous invite à retenir la date du 16 septembre 2007. Ce jour-là se déroulera la
Fête de la Liberté.


Quelques pays ont osé la « rupture », et ça marche !


Si le mot « rupture » ressassé par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne a un sens, le temps est venu d’honorer ses promesses. A la différence de 1981, il s’agit cette fois de rompre avec le socialisme.

Après 30 ans de couardise politique et de complaisance avec les lobbies en tout genre, la France doit maintenant observer les pays qui ont réussi et s’inspirer de nos anciens cousins pauvres comme l’Irlande ou l’Estonie, aujourd’hui champions de la réforme de l’Etat et de la création de richesses.

Nicolas Sarkozy ne sera pas un champion du libéralisme, loin s’en faut. Mais il réclame une France de propriétaires, et l’introduction du libre choix en matière d’éducation, de protection sociale et d’épargne retraite correspondrait bien à son ambition affichée pour le pragmatisme, à condition de respecter quelques consignes élémentaires de méthode.

Nous proposons des chantiers prioritaires permettant d’assurer une transition à la fois déterminante (dans le contenu) et souple (dans la démarche). Nous pensons en outre que ces solutions sont largement susceptibles de rallier l’opinion publique française.


Libérer le travail par la baisse des prélèvements obligatoires

La première urgence consiste à libéraliser le marché du travail pour permettre une baisse structurelle du chômage et libérer les énergies. En plus de réduire l’appareil réglementaire et fiscal qui empêche depuis des années l’embauche dans le secteur privé, il faut simultanément arrêter l’hypertrophie de l’emploi public et mieux l’utiliser.

La diminution du nombre d’emplois publics devra se faire par des mesures positives. D’une part, l’arrêt d’embauches aux conditions actuelles est déclaré, avec une clause de sauvegarde pour les employés existants. D’autre part, un mode contractuel est instauré pour les agents de l’Etat nouvellement engagés, comme en Suède ou en Nouvelle-Zélande. Cela implique aussi de rendre les fonctionnaires personnellement responsables, en introduisant des critères de performance. Il s’agit surtout de mettre fin aux régimes spéciaux pour les nouveaux candidats à la fonction publique, comme au Portugal.

Outre la baisse immédiate des prélèvements obligatoires, on passe à un taux unique d’imposition (« flat tax »), déjà en vigueur dans 11 pays européens, à la fois plus simple et plus équitable que le régime actuel. Le nouveau gouvernement devra donc expliquer qu’il est plus important de combattre la pauvreté que de punir la création de richesses : avec une croissance de 3.5 % annuelle, le PIB double en vingt ans. Aucune politique de redistribution ne peut obtenir un tel résultat.

Assurance maladie et retraites

Dans un premier temps, on laisse le droit à chaque Français (garanti par la législation européenne, mais non appliqué par les tribunaux français) de choisir son assureur pour la couverture médicale, en France ou ailleurs en Europe. Nicolas Sarkozy doit donc s’investir au niveau européen pour mettre en place un véritable marché de la santé, seul garant de soins de qualité, parce que soumis à la concurrence des prestataires. Ceci va de pair avec le droit de chercher dans un autre pays de l’Union les soins que le pays d’origine est incapable de fournir.

Afin de ne plus transmettre systématiquement la dette sociale aux générations futures, on rétablit au plus vite la responsabilité personnelle, d’ailleurs sollicitée par les Français vu la croissance de l’assurance-vie et de l’assurance-maladie privée. Pour consolider ce mouvement et notamment pour faciliter l’accession au logement par la propriété (première des sécurités pour nos vieux jours), on met en place une véritable épargne individuelle pour la retraite par des fonds de pensions, et des comptes-épargne santé (cas de Singapour, du Chili…)


Ouverture des monopoles publics

Si le marché européen en matière d’électricité, de gaz, de services postaux ou de télécoms est en marche, la France traîne à sa mise en œuvre. Le gouvernement français doit donc respecter ses engagements européens, et négocier avec les organisations syndicales et patronales le rachat des privilèges exorbitants, financés par les contribuables, dont bénéficient certaines catégories sociales (EDF-GDF, SNCF, etc.)


Education, recherche et innovation

L’Education Nationale est une machine à fabriquer des chômeurs, incapable d’endiguer l’illettrisme et inadaptée au monde du travail. L’introduction du chèque-éducation permettrait, comme en Suède, de financer directement l’élève et non plus les établissements, ceux-ci gérant de manière autonome leurs budgets et leur curriculum, ainsi que le personnel.

Les universités pourront également adopter un statut autonome, quitte à abandonner le giron public à terme. Grâce au financement privé accru donc plus adapté aux exigences de l’entreprise, on remédie enfin à la fuite des cerveaux. Face à la mondialisation, l’avantage concurrentiel de la France réside dans ses secteurs technologiques de pointe, donc au final dans ses jeunes diplômés. A la différence de l’administration publique, ces derniers sont mobiles et, faute d’options viables, s’exportent.


N’en déplaise aux détracteurs de la mondialisation, les exemples de réforme réussie abondent. Les principes de liberté de choix sont universels, et plébiscités par les citoyens des pays où ces règles élémentaires ont fait leur preuve. Il suffirait d’appliquer ces solutions en France pour permettre une réforme paisible qui garantit à chacun de préférer la sécurité de tel régime public, tout en autorisant ceux qui le souhaitent à choisir une solution alternative.

Cette liberté de choix permet de remettre les hommes au centre du système en respectant leur diversité. Elle peut faire de la France un pays exceptionnel en matière de liberté et de prospérité.


Jacob Arfwedson, Stockholm Network (Paris)
Sylvain Charat, Eurolib Network (Paris),  ancien directeur de cabinet d'Alain Madelin au Ministère des Finances
Vincent Ginocchio, Liberté Chérie

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8 avril 2007 7 08 /04 /avril /2007 21:59
Je vous invite à écouter ce libre entretien : Philippe Nemo y est, comme à l'accoutumée, remarquable. Il évoque des idées importantes développées dans différents ouvrages qu'il a écrits ou auxquels il a participé : "Histoire des idées politiques" (tomes 1 et 2), "Qu'est-ce que l'Occident", "Histoire du libéralisme en Europe". Il parle également du livre qu'il est en train d'écrire sur "La République".

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23 mars 2007 5 23 /03 /mars /2007 10:48

Contrairement à la doctrine sociale de l'Eglise, qui fait l'objet de très rares publications (livres, sites Internet, ....), la pensée libérale est présentée abondament, notamment sur la "toile" (il n'y a que dans les grands médias - presse écrite et audiovisuelle - qu'elle est, au mieux, absente, et au pire, travestie, défigurée). Il n'est donc pas dans mon intention de présenter ici cette pensée, mais de vous renvoyer à de bons sites ou de bons livres.

Le site que je recommande est celui de Daniel Tourre, qui présente "Le libéralisme pour les débutants" avec beaucoup de brio. C'est une succession de textes courts, clairs, très illustrés, pleins d'humour. Une grande oeuvre pédagogique, qui permet d'apprendre l'essentiel en quelques minutes, puis d'approfondir ses connaissances en cas d'intérêt.

En matière de livres, je recommande aux débutants :
- "Logique du libéralisme", de Jacques de Guenin,
- "Libéralisme", de Pascal Salin,
- l'oeuvre de Frédéric Bastiat, qu'on trouve partiellement en librairie, et en intégralité sur Internet, avec GallicaBastiat.org et Bastiat.net,
- d'aller sélectionner d'autres livres dans la librairie de Liberté Chérie.

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