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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 06:44

Un de mes amis Ozoiriens, Alain (déjà cité sur ce blog), lance régulièrement des discussions, par courriel, sur tel ou tel sujet politique. Parmi les destinataires de ses messages figure notre députée, Chantal Brunel. Chantal est une amie, que j’apprécie beaucoup, même si je suis assez souvent en désaccord avec ses choix politiques. Parmi ses nombreuses qualités, je prise particulièrement sa générosité, son dynamisme et son ouverture d’esprit.

A la suite d’un des derniers messages envoyés par Alain, auquel j’ai répondu, j’ai reçu la lettre suivante de Chantal Brunel. Dès que j’aurai pu les préparer, je publierai mes réponses.

Cher Thierry,

Tu mets en évidence un  certain nombre d'erreurs. Je vais répondre.

1) Tordons tout de suite le cou à un canard : retraites dorées, parachute des députés, etc..

Je suis très à l'aise pour en parler car non concernée et surprise de ta position.

- il a été décidé qu'un député battu toucherait son traitement (naturellement tant qu'il ne retrouve pas de travail et s'il n'a pas d'autres traitements) avec dégressif tous les six mois pour aboutir au SMIC au bout des 5 ans. Scandaleux?:

- tout salarié licencié a droit à une indemnité de licenciement et aux ASSEDIC tant qu'il  ne retrouve pas de travail. Le député serait le seul à ne rien avoir en cas d'échec électoral ? Je rappelle aussi que dans ce domaine, il n' y a aucun préavis. Vous êtes battu le dimanche soir, le lundi votre traitement est stoppé, ni indemnité, ni préavis, ni allocation chômage.

D'ou le système mis en place.

Veux tu le supprimer? Je rappelle que déjà, l'immense majorité de l'Assemblée est composée de personnes issues de la fonction publique et des professions libérales. Ce n'est pas un hasard, ces catégories retrouvent automatiquement leur emploi ou presque.

Le supprimer est la garantie d'avoir progressivement une Assemblée sans aucun ex-salarié du secteur privé. Je ne pense pas que cela ferait avancer les idées que tu défends.

En un mot, l'antiparlementarisme est facile mais franchement, vu le temps qu'il faut  consacrer à son mandat, (les nuits, les WE, les vacances) pour bien faire son travail, je suis prête à démontrer que le salaire horaire (y compris les avantages) ne dépasse pas celui d'un cadre moyen d'entreprise.

J'en parle à l'aise car j'avais une vie avant la politique qui pouvait continuer et qui me satisfaisait pleinement. Je me suis engagée parce que j'y crois.

2) sur la crise:

Qui propose que l'Etat ne fasse rien et assiste à la déroute en, chaîne des banques puis des entreprises? Notre forme de capitalisme a failli par insuffisance de garde-fous dans certains domaines. Je rappelle au passage que l'un des éléments-clés a été le fait que les US laissent une grande banque (Lehman Brothers) en faillite. Ceci a fait rebondir très violemment  la crise. Nous sommes devant un tsunami économico financier et ce n'est pas fini....

Donc on agit.

3) Déficit du budget, endettement excessif : oui

Il faut lutter. Je m'y emploie mais naturellement rien n'est possible avant la sortie de crise : quand ?

4) un pêle-mêle : Outreau, sang contaminé, financement des partis, etc..

On peut ainsi remonter loin : crise de 29, défaite de 40, affaire des piastres etc..

Plus sérieusement, efforçons nous de trouver des solutions :

- Outreau : responsabilité des juges(Nicolas Sarkozy martèle ce thème, il passe par la réforme en cours du Conseil supérieur de la magistrature)

- retraites : qui a avancé? Nous, alors qu'on nous prédisait la révolution.
Etc..

Cordialement,

Chantal Brunel
Députée de Seine-et-Marne

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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 17:34

Vous est-il arrivé, comme nous (un groupe d'amoureux de la liberté), de désespérer de trouver un moyen de faire connaître la pensée libérale à nos compatriotes gavés, notamment par l’Éducation Nationale, les médias et la classe politique, d’idéologie socialiste, étatiste, constructiviste ?

 

Il nous a semblé que ce moyen pouvait être une organisation syndicale professionnelle d’un genre nouveau, soucieuse de la liberté de ses adhérents.

 

Un syndicat professionnel a pour membres des employés, des chômeurs, des retraités, des employeurs. Il a pour objet de défendre leurs intérêts matériels et moraux. Nous prétendons que

-         leur intérêt moral, c’est de pouvoir négocier entre eux, librement, des contrats de travail (il faudrait pour cela que les dispositions du code du travail ainsi que celles inhérentes aux conventions collectives et autres accords soient rendues optionnelles) ;

-         leur intérêt matériel, c’est de pouvoir utiliser librement le fruit de leur travail, au lieu de s’en faire délester 43% (taux de prélèvements obligatoires approximatif) par « qui-vous-savez » (celui qui dépense 53% de la richesse que nous produisons et endette nos enfants pour financer ses folies) ;

-         nos propositions sont les seules susceptibles de satisfaire les principales attentes des Français : le retour au plein emploi et l’augmentation générale du pouvoir d’achat.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre projet, son état d’avancement et le travail restant à accomplir, si vous voulez vous associer d’une manière ou d’une autre à cette aventure, venez participer à la réunion qui se tiendra le

samedi 25 octobre 2008, de 14 heures 30 à environ 17 heures 30,

à PARIS

Pour toute précision : thierry.jallas@free.fr, 06 26 76 87 77

P.-S. : Maître Jean-Philippe Feldman[1] nous a confirmé sa participation à la réunion du 25 octobre.



[1] Professeur agrégé des facultés de droit, Jean-Philippe Feldman est Professeur à l’Université Bretagne-sud. Il est également Avocat à la Cour de Paris (Cabinet Feldman). Il vient de publier « De la Ve République à la constitution de la Liberté » aux Editions de l’Institut Charles Coquelin.

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 07:58
Ayant été passer quelques jours dans le Poitou, j'ai assisté à la messe du dimanche de Pentecôte dans l'église Notre-Dame de Richelieu.
J'ai été frappé par le très jeune âge apparent du prêtre, qui tranchait avec l'âge moyen de notre clergé.
Deux chants rappelaient la vocation de l'homme à la liberté.
Comme il m'est arrivé par le passé, je vous livre ci-après quelques extraits du commentaire, fait par Marie-Noëlle Thabut, des lectures du jour, notamment ceux qui rejoignent particulièrement la pensée libérale. Parmi ceux-ci, figurent ceux qui font l'éloge de la diversité. En effet, pour les libéraux (voir par exemple Philippe Nemo, dans l'introduction de "Histoire des idées politiques aux temps modernes et contemporains"), l'ordre social le plus efficace, le plus satisfaisant, est un ordre "polycentrique", pluraliste, qui suppose la protection acharnée de la liberté individuelle.

Désormais la loi de Dieu (qui est le seul moyen de vivre vraiment libres et heureux, il ne faut pas l’oublier) désormais cette loi de Dieu est écrite non plus sur des tables de pierre mais sur des tables de chair, sur le coeur de l’homme, pour reprendre une image d’Ezéchiel.
(...)
Troisièmement, l’épisode de Babel : vous vous souvenez de l’histoire de Babel : en la simplifiant beaucoup, on peut la raconter comme une pièce en deux actes : Acte 1, tous les hommes parlaient la même langue : ils avaient le même langage et les mêmes mots. Ils décident d’entreprendre une grande oeuvre qui mobilisera toutes leurs énergies : la construction d’une tour immense... Acte 2, Dieu intervient pour mettre le holà : il les disperse à la surface de la terre et brouille leurs langues. Désormais les hommes ne se comprendront plus... Nous nous demandons souvent ce qu’il faut en conclure ?... Si on veut bien ne pas faire de procès d’intention à Dieu, impossible d’imaginer qu’il ait agi pour autre chose que pour notre bonheur... Donc,
si Dieu intervient, c’est pour épargner à l’humanité une fausse piste : la piste de la pensée unique, du projet unique ; quelque chose comme « mes petits enfants, vous recherchez l’unité, c’est bien ; mais ne vous trompez pas de chemin : l’unité n’est pas dans l’uniformité ! La véritable unité de l’amour ne peut se trouver que dans la diversité ».
(...)
Et le premier message de Paul, aujourd’hui, c’est que l’Eglise du Christ a précisément pour vocation d’être ce lieu où l’on apprend à ne plus penser en termes de supériorité, de hiérarchie, d’avancement, d’honneur... Le lieu où une nomination n’est pas un avancement ou une rétrogradation... Le lieu où une ordination ne confère pas une supériorité... Car les vues de Dieu sont tout autres : « Vous le savez, disait Jésus à ses apôtres, les chefs des nations les tiennent sous leur pouvoir et les grands sous leur domination. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous » (Mt 20, 25-26).
(...)
Nous ne sommes pas tous pareils pour autant : l’âge et le curriculum vitae ont quand même leur importance... mais pas celle qu’on croit. Et voilà le deuxième message de Paul : nos diversités sont des cadeaux ; ce n’est pas un hasard si il emploie plusieurs fois le mot « don » ; « Les dons de la grâce sont variés »... « Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous ». Cela aussi, c’est un peu le monde à l’envers, parce que, bien souvent, ce sont nos diversités qui nous font souffrir ; on en sait quelque chose en liturgie ; Paul, au contraire, nous invite à nous en réjouir : nos diversités sont des richesses ! Et, paradoxalement, ce sont elles qui bâtiront notre unité. C’est l’un des grands messages de la Pentecôte, nous l’avons vu, en particulier, avec le récit des Actes des Apôtres où toutes les langues diverses s’unissent pour chanter le même chant, les merveilles de Dieu. L’Eglise est aussi ce lieu où l’on peut surmonter les différences de sensibilité et apprendre à vivre la réconciliation. Car l’Esprit qui nous est donné à la Pentecôte est l’Esprit d’amour, donc de pardon et de réconciliation. C’est même justement notre capacité de réconciliation et de respect mutuel qui est la marque de l’Esprit. Voilà le témoignage que le monde attend de nous. « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples » disait Jésus le dernier soir (Jn 13, 35).

Décidément, si nous avions à imaginer un dessin représentant l’Eglise, on pourrait dessiner une mosaïque : plus les pièces (ce qu’on appelle les tesselles) sont petites, variées, colorées, plus la mosaïque sera belle et nuancée !

L’unité dans la diversité, c’est un beau pari : mais nous ne pouvons le gagner que parce que l’Esprit nous est donné : l’Esprit d’Amour, l’Amour qui unit le Père et le Fils.
C’était déjà la leçon de Babel : l'unité n'est pas dans l'uniformité ! La véritable unité de l'amour ne peut se trouver que dans la diversité.

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 17:01
Dans un article précédent, je vous faisais part de mon projet de créer un syndicat professionnnel faisant la promotion des idées libérales. Ce projet avance. Grâce à Liberté Chérie, j'ai pu diffuser un message qui m'a apporté environ 70 contacts. Plus de 40 d'entre eux ont déjà constitué un groupe de projet pour concevoir et lancer l'organisation syndicale appelée de nos voeux. Il n'est pas trop tard pour nous rejoindre.

Parmi les personnes ayant répondu avec enthousiasme à mon appel, figure Pascale. Cette jeune habitante de Metz s'occupe du remarquable blog d'Alternative Libérale / Moselle. Dans différents méls, elle m'a fait part de son expérience personnelle, qui illustre de façon remarquable les bienfaits que les Français peuvent attendre d'une libération du marché du travail :

"Je me suis renseignée à tout hasard pour savoir si un des syndicats luxembourgeois était assez proche du libéralisme, mais il n'y en a pas. Cependant, il n'y a pas de comparaison entre les relations sociales au Luxembourg et en France. A Luxembourg, quel que soit le domaine dans lequel vous travaillez, si votre chef ou votre patron vous énerve ou si vous jugez qu'il ne vous paye pas assez, vous pouvez trouver un nouvel emploi très rapidement.
 
J'ai même entendu parler d'entreprises (au sens large du terme, c'est-à-dire y compris des banques) dont la direction était particulièrement dure, et qui ont été obligées de mettre de l'eau dans leur vin tellement elles avaient de démissions ! Non seulement elles perdaient des employés formés et compétents, mais elles avaient du mal à en recruter d'autres valables, car Luxembourg est tout petit et le bouche à oreille marche très bien !
 
Certains de mes oncles dans les années 60 quittaient leur patron du jour au lendemain pour un simple mot de travers ! Nos compatriotes ont malheureusement oublié cette époque, mais les meilleurs défenseurs des salariés, ce sont la prospérité et le plein-emploi !

Ceux par exemple qui ont peur de toucher aux 35 heures ne se sont pas posé la question de savoir pourquoi près de 70.000 frontaliers français affrontent embouteillages et trains bondés pour aller travailler encore... 40 heures par semaine, mais pour un salaire autrement plus important !"


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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 13:49

C'est le titre d'un best-seller écrit par Allan et Barbara Pease. Leurs différents ouvrages, de la même veine, se sont vendus à plus de 14 millions d'exemplaires dans le monde.

Or, il se trouve qu'un des mes cousins (ce n'est pas pour me vanter, mais j'ai des cousins !), Daniel Tardy (ce n'est pas pour me vanter, mais un de mes cousins s'appelle effectivement Daniel Tardy !), a eu la bonne idée et le talent (ce n'est pas pour me vanter, mais mon cousin Daniel Tardy est bourré de talent !) d'adapter ce livre pour en faire une pièce de théatre, à deux acteurs (Niki Zischka et Lionel Buisson, excellents), qui rencontre un succès très mérité. Ce spectacle va reprendre, du 7 avril au 12 juillet 2008, au Complexe du rire, à Lyon. J'invite mes lecteurs à se précipiter pour réserver dès aujourd'hui leur billet d'avion, de train, de métro ou de bus leur permettant de ne pas manquer ce spectacle.

En attendant, il est possible de regarder la bande-annonce du spectacle et d'aller sur le site "BZT et Cie" pour lire certains commentaires de la presse ou de spectateurs ravis, ou faire un test.

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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 13:19
Le père Jean de Montalembert est également l'auteur d'un livre intitulé "L'aventure du christianisme" (avec des dessins de Brunor), publié au Cerf en Janvier 2008. Cet ouvrage ressemble à "Il est intelligent de croire", quant au contenu. Il s'adresse aux adolescents, à leurs parents et à leurs enseignants. J'ai compris qu'il était né d'une demande d'un groupe d'adolescents en contact avec l'auteur, en Argentine, et désireux de savoir comment argumenter pour défendre leur foi auprès d'un professeur de philosophie plutôt hostile.

J'ai parcouru cet ouvrage, qui m'a paru aussi intéressant que le précédent et que je me suis promis de lire dès que possible. En attendant, je vous en livre un extrait (page 183 et suivantes) qui devrait plaire à mes amis libéraux, croyants ou non, notamment ceux qui se battent pour la liberté de travailler le dimanche.

Jésus, homme libre.

(considérations de l'auteur sur la culture, qui façonne chaque homme et l'emprisonne un peu)

"Est-il permis, un jour de sabbat, de sauver une vie ou de la perdre ?"

Jésus était, comme tout le monde, façonné par sa culture qui était la culture juive de son époque, très marquée par la forte et originale pensée biblique. On sait par ailleurs que Jésus avait reçu une formation importante. Il savait lire et écrire, ce qui était rare en son temps. On l'appelait rabbi, ce qui veut dire maître en sagesse et en capacité d'interpréter les Ecritures sacrées d'Israël. Eh bien ! Jésus va montrer une extraordinaire liberté par rapport à sa propre culture, qui étonnera ses disciples et aussi son auditoire. L'évangile de saint Marc notera plusieurs fois que les gens qui entendaient son enseignement étaient frappés par l'autorité avec laquelle il parlait. Un bon exemple de la liberté de Jésus était son attitude par rapport au sabbat. Nous avons déjà parlé du commandement de la Loi qui oblige le peuple d'Israël à respecter le repos du sabbat. C'était un des fameux dix commandements reçus par Moïse au moment de l'alliance avec Dieu. C'était donc une loi très forte en Israël qui, avec le temps, s'était durcie au point qu'un jour de sabbat on n'avait strictement le droit de ne rien faire qui ressemble à du travail. Transgresser cette loi était une faute très grave. Jésus va faire exprès de guérir des gens le jour du sabbat et parfois dans une synagogue, là où les gens se rassemblaient pour honorer Dieu, écouter la Parole de Dieu en lisant des passages de la Bible. En faisant cela, il choquera beaucoup les gens très pieux de son peuple car il donnera l'impression de transgresser un commandement de Dieu. Mais lui dénoncera l'attitude trompeuse de ceux qui suivent scrupuleusement la loi de Moïse sans en chercher l'esprit. "Je vous demande s'il est permis le jour du sabbat de faire le bien ou le mal, de sauver une vie ou de la perdre" (Lc 6,9). Lors d'une dispute avec les autorités juives, Jésus dira même : "Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat." Ce qui était une affirmation proprement incroyable à prononcer.

"Il vous a été dit..., eh bien, moi je vous dis..."

Dans un très beau discours, rapporté par saint Matthieu, et que nous appelons le Sermon sur la montagne, Jésus se présentera comme le véritable interprète de la loi de Dieu, comme si lui, Jésus, connaissait réellement les intentions de Dieu. Ce sermon est prononcé sur la montagne, allusion claire à la montagne de Dieu où Israël a reçu sa charte fondamentale : les dix commandements et la loi de Moïse. Tout au long des paroles rassemblées dans ce "sermon", Jésus fera référence à cette charte fondamentale d'Israël : "Il vous a été dit..., mais moi je vous dis..." Jésus se présente comme l'interprète original et décisif de la loi de Moïse. Il fallait beaucoup d'autorité et de réflexion pour oser proposer une telle interprétation de l'antique loi d'Israël. Prenons quelques exemples :

Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre1 ; celui qui commettra un meurtre en répondra au tribunal. Et moi je vous dis : quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal... Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère2. Et moi je vous dis : quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà dans son coeur commis l'adultère avec elle... Vous avez appris qu'il a été dit : Oeil pour oeil, dent pour dent. Et moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre3...

A première vue, on pourrait croire à une interprétation encore plus radicale de la loi de Moïse de la part d'un penseur extrémiste. En fait non, Jésus le dit lui-même, il est venu accomplir la loi de Moïse. Il ne s'agit pas de nouveaux règlements plus difficiles encore à suivre que les précédents, mais de les comprendre comme principes de vie, car venant de Dieu. A la source de l'homicide, qu'y a-t-il ? La colère. Alors essaie de bannir la colère de ton coeur et tu ne te trouveras pas sur le chemin du meurtre. Au point de départ d'une histoire d'adultère, qui est une irruption violente dans une alliance, il y a le regard de convoitise qui attise les sens. Comme le dit le language populaire : celle-là, celui-ci, je veux le posséder. Alors l'adultère commence déjà par le regard. Purifie donc ton regard, rend-le chaste et aimant. La loi du talion4 était déjà une régulation de la violence : ne fais pas plus de mal, en te vengeant, que celui que tu as subi. Mais on reste toutefois dans le registre de la violence. Alors, toi, bascule du côté de Dieu : "Si on te frappe sur une joue, tends l'autre." C'est une façon de dire : pouce ! je n'entre pas dans ton jeu de violence.
Cette autorité de Jésus, la liberté avec laquelle il interprète la Loi, la sûreté et la profondeur de son enseignement mettront ainsi les disciples sur la voie de la découverte de l'identité exceptionnelle de Jésus. Il donne l'impression d'avoir plus d'autorité que Moïse lui-même, celui qui avait donné à Israël la loi de Dieu et qui avait été son instrument pour la libération de l'esclavage en Egypte.


1. Il s'agit du cinquième des 10 commandements ; voir Exode 20,13
2. Le sixième commandement ; voir Ex 20,14
3. Mt 5, 21 s.
4. On trouve cette loi dans le livre de l'Exode 21, 23 ou Lévitique 24, 19-20 qui est résumée par l'expression devenue populaire : Oeil pour oeil, dent pour dent. "S'il arrive un malheur, tu paieras vie pour vie, oeil pour oeil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour plaie". La loi de Moïse cherchait, par cette règle, à contrôler les vendettas entre clans et familles, si chargées de violence. Au moins, qu'on ne fasse pas plus de violence qu'on en a subi. Le déchainement mimétique des vengeances pouvait mettre en péril toute la société.

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23 février 2008 6 23 /02 /février /2008 09:25
"Il est plutôt intelligent de croire". C'est le titre d'un exposé fait dimanche dernier 17 février 2008, dans la salle paroissiale de l'église "Les pélerins d'Emmaüs", à Pontault-Combault, par le père Jean de Montalembert.
C'est également le titre d'un
ouvrage qu'il a publié en 2003 aux éditions Desclée de Brouwer. L'objet de ce livre est exposé sur le quatrième de couverture :
"Comme prêtre, curé de paroisse, je côtoie et reçois beaucoup de monde, en toutes sortes d'occasions. Il y a naturellement les personnes qui viennent demander un service religieux : baptême d'un enfant, mariage, célébration d'obsèques. C'est à chaque fois l'occasion d'un dialogue sur le sens de leur demande. Il y a aussi les relations avec les parents d'enfants inscrits au catéchisme, ou dans des mouvements d'Eglise. Il y a tous les liens d'amitié et de voisinage qui se tissent naturellement quand on habite un même quartier, un même village. Et les contacts fréquents avec les élus locaux. Dans ces contacts multiformes, j'ai souvent été interloqué par la méconnaissance de beaucoup sur la religion chrétienne, sur la nature de la foi, sur le rôle de l'Eglise dans l'histoire de notre pays. Il y a beaucoup de clichés, de propos convenus ou embarrassés, sur le fait de croire ou non, sur les propos du pape, sur le fonctionnement de l'Eglise ou sur le mariage des prêtres. Mon ambition est d'essayer d'expliquer de la façon la plus claire possible ce qu'est la foi chrétienne et à quoi elle sert, et donc aussi à quoi sert l'Eglise. J'aimerais faire comprendre qu'il est plutôt intelligent de croire et donc qu'il ne faut pas négliger la réflexion et la recherche dans ce domaine. Je m'adresse donc à tous ceux qui voudraient en savoir un peu plus... "

Jean de Montalembert, ancien aumônier national de l'ACI et de la JICF, a été responsable de la formation des laïcs du diocèse de Meaux, puis curé du Val d'Europe, à Disneyland Paris. Il est, depuis 2001, aumônier de la communauté francophone d'Argentine. Il a publié, avec Robert Pousseur, Le cri de l'Apocalypse (Centurion) et L'Eglise et les Barbares du XXIe siècle (L'Atelier).

J'ai été frappé par la clarté de l'exposé et par le sourire permanent qui éclaire le visage de Jean de Montalembert ("Un diamant dans la poitrine brille sur le visage" dit, paraît-il un dicton exotique).

L'intervenant nous apprit que la moyenne d'âge de ses paroissiens (expatriés, pour la plupart), à Buenos Aires, était de 30 ans environ, si l'on exclut les enfants, et de moins de 20 ans, si on les inclut. Soit beaucoup moins que la moyenne d'âge dans les paroisses qu'il a pu fréquenter en France. Il expliqua que cette différence était principalement la conséquence, selon lui, de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (1905) et du fait que l'enseignement religieux avait alors disparu de notre système éducatif public. Il se réjouissait que l'étude des principales religions soit à nouveau inscrite au programme d'histoire, et que cet enseignement soit réalisé dans des conditions tout à fait acceptables, même s'il est fréquent que des élèves en sachent plus que les professeurs sur ce sujet. Il rapporta l'anecdote suivante. Un élève, entendant son professeur parler du péché originel en disant que "Eve avait croqué la pomme" réagit en expliquant que la Bible ne parlait pas de pomme mais de fruit. L'enseignant contesta, si bien que l'élève lui apporta un exemplaire de la bible pour prouver ses dires. L'enseignant reconnut alors son erreur et déclara que c'était la première fois de sa vie qu'il ouvrait une bible !

Jean de Montalembert nous indiqua également qu'il croyait que la relation au corps avait changé au milieu du siècle dernier selon lui. Depuis la découverte des sulfamides et des antibiotiques, notamment, le corps n'est plus vécu comme une source de souffrance, mais de plaisir, de bien-être.

J'ai noté, également, comment il observait la France depuis l'Argentine : "Nous sommes recroquevillés sur nous-mêmes et notre confort. Nous passons notre temps à protéger nos acquis. Nous fermons nos frontières, car nous refusons que les pays moins développés que nous nous rattrapent". Il illustra cette opinion par deux faits significatifs récents : "Lorsque j'ai débarqué à l'aéroport, les chauffeurs de taxi étaient en grève. En Argentine, 60% des cultures sont OGM" Je buvais du petit lait en l'écoutant. Je pensais en moi-même : "La grande majorité de la quarantaine de personnes assistant à l'exposé est probablement solidaire des chauffeurs de taxi et des faucheurs de plants OGM"

(à suivre...)

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7 février 2008 4 07 /02 /février /2008 15:21

Je souhaite relancer un projet dont l'idée qui m'était venue à la fin du siècle dernier et que j'avais laissé de côté car me sentant trop seul pour le mettre en oeuvre.

Il s'agit de créer une organisation syndicale regroupant des personnes soucieuses de l'intérêt réel des salariés. Je parle d'intérêt réel par opposition à l'intérêt apparent, tel qu'il est défendu, en France, par les organisations syndicales dites "représentatives". Celles-ci prônent, pêle-mêle, la quasi-interdiction de licencier, la hausse continue des salaires, la limitation et la diminution du temps de travail, l'interdiction faite à ceux qui le souhaitent de travailler le dimanche, la multiplication des contraintes imposées aux employeurs, etc..

Parmi les idées de base de cette nouvelle organisation :
- salariés et employeurs ont des intérêts convergents. Ils ont besoin les uns des autres, ils souhaitent être attractifs les uns pour les autres. Entraver leur libre collaboration est immoral, cela ne respecte pas les droits naturels de chaque personne humaine. L'atteinte au "principe de subsidiarité" que constitue cette entrave est injuste et trouble de manière très dommageable l'ordre social.
- la seule véritable sécurité de l'emploi, pour les salariés, c'est celle qui résulterait d'une situation de plein emploi, d'une part, et du respect du droit de propriété des fruits de leur travail, d'autre part.
- le plein emploi ne peut-être obtenu que par le libre marché du travail, où ni l'Etat, ni les syndicats n'interviendraient de manière contraignante, au mépris de la liberté des salariés et/ou des employeurs.
- le droit de propriété des salariés sur le fruit de leur travail, en France, est piétiné : l'Etat y dépense plus de 53% de la richesse produite par les Français et les prélèvements obligatoires y représentent plus de 44% de ladite richesse.

Parmi les thèmes à développer, je suggère :
- le salaire complet (c'est ce que coûte un salarié à son employeur) doit être intégralement versé au salarié, charge à celui-ci de choisir l'assurance sociale qui lui convient ;
- mise en place du "bulletin de paie vérité" dans les entreprise, pour que les salariés prennent conscience du racket dont ils sont victimes ;
- le libre contrat de travail (le code du travail et les conventions collectives cesseraient d'être impératifs et deviendraient supplétifs) ;
- libre concurrence intégrale sur le marché du travail, celui des assurances sociales et de la plupart de ce qui est financé actuellement par l'impôt (dont l'éducation, la santé, ....) ;
- la sensibilisation des chômeurs au fait qu'il leur est interdit de faire librement concurrence aux salariés en poste, dans le secteur public, bien entendu, mais aussi dans le secteur privé (la "sécurité de l'emploi" des uns a pour contrepartie le maintien dans le chômage pour les autres) ;
- la "sécurité de l'emploi" à la française génère un chômage massif, ce qui interdit à la plupart des bénéficiaires de ladite sécurité de changer volontairement d'employeur (quel qu'en soit le motif : souhait de diversifier son expérience, de fuir un patron caractériel, de se rapprocher de son domicile ou d'un être cher..) ;
- fin de l'esclavage des employeurs (actuellement, agents, non rémunérés, du fisc, de l'Insee, de la Banque de France, de la Sécu, .. - passibles de sanctions s'ils s'exécutent mal ou trop lentement) ;
- lutte contre le racket fiscal, qui prive les salariés d'une bonne partie de la propriété du fruit de leur travail ;
- lutte pour le droit des salariés et des employeurs de faire de la discrimination à l'occasion d'une signature de contrat de travail ;
- lutte pour l'abolition des privilèges syndicaux ;
- sensibilisation aux nuisances écologiques entraînées par l'absence de libre marché du travail et par les délocalisations d'usines qui s'ensuivent.

Les moyens financiers de cette organisation proviendraient
- des cotisations des adhérents (minimum très bas) ;
- des dons des particuliers et des entreprises ;
- de la vente de prestations aux salariés et aux entreprises.
Cette organisation refuserait, bien entendu, tout financement public.

 L'idée de cette création est d'investir les lieux de travail pour y faire contrepoids à tous les adversaires de la liberté et autres partisans des privilèges.
Une organisation syndicale a pour cela, outre l'avantage d'avoir droit de cité dans les entreprises, celui de pouvoir être financée par les entreprises, contrairement aux partis politiques (le marché politique est, lui aussi, tout sauf libre : les partis au pouvoir ont compris qu'ils seraient rapidement balayés s'ils ne se finançaient pas avec de l'argent public, fruit de leur racket, et s'ils autorisaient les entreprises à financer des partis concurrents). Cela facilite l'emploi de permanents salariés, ce qui me semble être une nécessité pour mener de façon professionnelle un tel projet.

Je lance un appel à tous ceux qui pourraient m'aider, d'une manière ou d'une autre, à réaliser ce projet. Les besoins sont nombreux, en termes d'idées, de mises en contact, d'actions, ..
Les domaines de compétence concernés le sont aussi : juridique, RH, finances, organisation, marketing, commercial, NTIC, développement, formation, ..

Par avance, merci à ceux qui répondront à cet appel.

 

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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 06:36
J'ai participé hier à la manifestation organisée par Liberté Chérie, avec l'aide de plusieurs autres associations libérales et le soutien d'Alternative Libérale. Nous réclamions la liberté de circuler, d'étudier, de travailler. Ce fut un grand succès, même si le froid (plus sensible à l'extérieur de Paris qu'à l'intérieur) et les difficultés de transport en dissuadèrent plus d'un. J'ai pu parler avec des personnes venues en voiture de Laval, à 4. J'admire ceux qui font de tels efforts pour défendre les libertés individuelles.
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Dans ces manifestations, des slogans sont repris par la foule. Ils présentent l'avantage d'être simples et percutants, mais parfois tel ou tel inconvénient : 
- "Fillon, tiens bon !" ou "Oui aux réformes !" peuvent donner le sentiment que nous sommes inféodés au gouvernement, voire à l'UMP, alors que les libéraux sont des adversaires de la gauchet ET de la droite, toutes deux étatistes, dirigistes, liberticides, dispensatrices de privilèges. D'ailleurs, le gouvernement est en train de négocier le remplacement des régimes spéciaux, non pas par le régime général, mais par d'autres régimes spéciaux, presque aussi privilégiés que les précédents. Il fait penser à ce paysan, décrit par Frédéric Bastiat, qui s'adresse ainsi à son chien : "Mon pauvre chien, je dois te couper la queue, mais, pour éviter que tu souffres trop, je ne t'en couperai qu'un petit bout tous les jours" ;
- "Les cheminots, au boulot !" peut passer pour une attaque contre les personnes, l'ensemble des cheminots, alors que les libéraux ne s'attaquent qu'aux privations de liberté, résultant ici du scandaleux monopole de la SNCF et de la RATP en matière de transports publics ;
- "Sud-Rail, au travail !" peut apparaître comme la contestation des syndicats. Mais les libéraux ont été les premiers à réclamer la liberté d'association, sous forme syndicale, notamment. Ce que nous contestons, ce sont les privilèges dont bénéficient les organisations syndicales : monopole de représentation au premier tour des élections du personnel ou pour la signature d'accords sociaux, financement public (donc avec l'argent volé aux contribuables), dispense de publier des comptes, etc  ...

Cette manifestation avait été précédée par la distribution de tracts mis au point par Liberté Chérie. A titre personnel, au nom de AGIR LIBRE, comité Liberté Chérie de la Brie, j'avais distribué :
- 1 050 tracts à la gare de Lognes, mardi 13/11 au matin.
- 500 tracts sur la route, à la sortie est d'Ozoir-la-Ferrière, mercredi matin 14/11, en profitant des embouteillages.
- sur le parking du Carrefour de Pontault-Combault, 2 x 100 tracts (celui intitulé "Non au chantage des syndicats ! Oui aux réformes !" + celui appelant à la manifestation du 18/11) le vendredi 16 au soir et 2 x 200 le samedi après-midi, avant d'être informé par un vigile que "la distribution de publicité sur ce parking privé est interdite". Renseignements pris, la distribution de prospectus associatifs doit être demandée par écrit à la Direction, pour avoir une chance d'être autorisée. Je le saurai pour la prochaine fois.
- avec l'aide de Christine, samedi 17/11 au matin, 2 x 500 tracts sur le marché d'Ozoir-la-Ferrière, particulièrement achalandé puisque les commerçants offraient 1 500 bouteilles de Beaujolais nouveau. Christine, très active, emporta 200 tracts supplémentaires à distribuer dans la résidence où nous habitons, le "Domaine d'Armainvilliers". A chaque distribution, j'ai pu éprouver l'exaspération d'une grande majorité de la population, face à cette situation de blocage, de privation de libertés.
- 550 tracts à la gare de Tournan-en-Brie, le matin du 26/11.

Lors de la manifestation, j'ai pu distribuer 750 tracts à ceux qui ne l'avaient pas téléchargé sur Internet. L'accueil des manifestants fut excellent, plein de félicitations pour l'organisation de cet évènement, plein d'encouragements, de promesses d'aller ouvrir un compte sur le site de Liberté Chérie (c'est gratuit, ça permet d'être informé régulièrement des actions menées par LC et l'on peut se désabonner à tout moment). Lorsque je sortis 5 T-shirts à vendre pour financer notre association, il fallut quelques minutes seulement pour qu'ils soient pris par de généreuses personnes.

J'invite le lecteur à aller voir le compte rendu de cette manifestation sur les sites de Liberté Chérie, Alternative Libérale, Ludovic Lassauce, Le Parisien (avec une vidéo sympa), La Tribune, Libération (avec, au premier plan, la photo de mon ami Emmanuel Prost), Le Figaro.

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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 17:40
En tant que Président de AGIR LIBRE, comité Liberté Chérie de la Brie, j'ai participé à des distributions du tract mis au point par la Fédération Liberté Chérie.

Souhaitant distribuer dans plusieurs gares, j'ai commencé la distribution dès le mardi 16 octobre, à la gare (RER E) d'Ozoir-la-Ferrière, à partir le 6:45. La grève n'ayant pas encore démarré, j'ai pu distribuer 650 tracts en 2 heures, ce qui n'est pas si mal : cette gare est moins fréquentée que d'autres avoisinantes, et il y a 4 accès différents !

Le jeudi 18, j'avais donné rendez-vous à Emmanuel et à Frédéric à la gare de Torcy (RER A). C'est probablement la gare la plus fréquentée de notre secteur géographique. Elle dispose d'une entrée principale assez large, où l'on peut distribuer à deux ou trois, chacun pouvant remettre 1 000 à 1 500 tracts en 2 heures 30'. Ayant appris sur Internet, peu avant, qu'aucun train ne circulerait sur la ligne A, j'en ai eu la confirmation sur place : parking vide, quelques personnes devant la gare, pendues à leur mobile. Frédéric ayant eu un empêchement de dernière minute, Frédéric et moi sommes partis à la gare de Chelles-Gournay, seule gare de la région parisienne Est où quelques trains partaient vers Paris. Ici, nous pûmes distribuer 430 tracts à nous deux, alors que seulement 3 trains partirent pendant que nous étions là.
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Le vendredi 19, j'optai pour la gare de Pontault-Combault (RER E), où l'entrée principale étroite permet de profiter du passage de nombreuses personnes et de distribuer efficacement, seul. La grève ayant été partiellement reconduite, quelques trains passèrent dans les 2 sens (4 vers Paris, me semble-t-il) et je pus distribuer ainsi 620 tracts (habituellement, j'en distribue environ 1 000 au même endroit).

A chaque occasion, j'ai pu recevoir les encouragements et le soutien de quelques personnes, et voir ou entendre des réactions négatives, plus nombreuses, mais pour partie nées d'un malentendu. En effet, lorsque des passants voient une personne revêtue d'un T-shirt et distribuant des tracts, ils s'imaginent volontiers que ce ne peut être qu'un gréviste, peut-être syndicaliste de surcroît, qui cherche à expliquer le mouvement de grève et à le rendre populaire. Ainsi, j'ai en mémoire cette dame passant à mes côtés sans prendre le tract que je lui tendais et me disant "Et la liberté de prendre les transports tous les jours et d'arriver à l'heure à son travail ?". Je lui répond que justement, nous la défendons. Elle me réplique de loin "Pas au point de faire grève pour la défendre !"
Une autre dame semble m'avoir repéré. A quelqu'un qui m'encourage, elle indique sur un ton de reproche qu'elle me connait et que j'ai déjà tracté en faveur du CPE. Comme quoi, les messages ont du mal à passer : avec Liberté Chérie, nous avons manifesté et distribué des tracts lors de la crise du CPE, non pas pour défendre cette mesure, mais le droit pour les étudiants d'étudier dans des facs non bloquées.

Lundi 22/10, j'ai écoulé, en moins de 3 heures, à la gare de Torcy, les 1 300 tracts qui me restaient. J'ai à nouveau constaté la propension des passants à imaginer que j'étais un représentant des grévistes. Alors même qu'un panneau, à mes pieds, annonçait en gros caractères : "Non au chantage des syndicats !" (probablement interprété par certains : "Non au chantage du gouvernement aux syndicats !"). Lorsque je me suis mis à scander à haute voix : "Pour l'abolition des privilèges", tout en tendant mes tracts la proportion des personnes acceptant de le prendre a, j'estime, à peu près doublé ! Peu avant mon départ, un journaliste du Parisien, Gilles Cordillot, est passé, m'a pris en photo, m'a posé une ou deux questions puis est entré dans la gare interroger quelques voyageurs. Il m'a annoncé la parution d'un article dans l'édition locale du lendemain.

Je vous invite à voir ici le bilan de cette action et les suites que Liberté Chérie compte y donner.

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