Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 07:17

Deux motifs de revenir sur un article ancien écrit sur le présent blog viennent de se présenter :
- mardi soir 18 septembre 2007, notre groupe de travail sur la doctrine sociale de l'Eglise catholique abordait le chapitre 6 du compendium, traitant du "Travail humain". Au cours de la réunion, la question du travail du dimanche fut largement débattue.
- le 20 septembre, un
article du blog du père Walter Covens traitait également de ce sujet du dimanche et nous invitait à aller signer une pétition en ligne, proposée par la CFTC, contre le travail du dimanche. Joseph Thouvenel, de la CFTC, était l'un des deux syndicalistes intervenus à la fin du colloque du 10 mars 2007 ayant pour thème "Humaniser le travail dans une société libre".

Il m'est toujours pénible de voir des des chrétiens prétendre interdire à tel ou tel de travailler le dimanche. Cette interdiction me semble en opposition frontale avec la Doctrine sociale de l'Eglise catholique, notamment avec le principe personnaliste : chaque être humain est une personne qui dispose de droits naturels que les autres personnes ont le devoir de respecter. Parmi ces droits : la liberté. Au nom de quoi restreindre la liberté de ceux qui souhaitent travailler le dimanche ? N'est-ce pas remettre en cause le principe même de laïcité ?

La position de Joseph Thouvenel est d'autant plus piquante que, si j'en crois la présentation faite de lui par le "Nouvel, Obs", il "ne va pas à la messe, sauf obligation" ! N'est-ce pas contradictoire de prendre cette liberté vis-à-vis de des règles d'une Eglise à laquelle personne ne l'a forcé à adhérer et, simultanément, de vouloir imposer aux autres son point de vue sur le travail dominical ?
De façon plus générale, je trouve l'attitude de la CFCT en totale opposition avec la doctrine sociale de l'Eglise, à laquelle elle fait (faisait ?) pourtant référence. La lutte pour préserver l'oligopole syndical, pour imposer un droit du travail pléthorique et asservisseur  à tous ceux, patrons ou salariés, qui voudraient pouvoir s'en affranchir, vont à l'encontre de la révélation biblique. Le Christ lui même s'est vu donner des leçons de morale, puis a été conduit au supplice de la croix, par ceux qui ne supportaient pas qu'il guérisse les malades le jour du sabbat, qu'il "se prétende fils de Dieu", ou que ses disciples et lui mangent chez les publicains (collecteurs d'impôts), ne se lavent pas les mains, mangent et boivent, ...  
A ceux-ci, le Christ disait (Lc, 13, 10-17) : "Hypocrites! Le jour du sabbat, chacun de vous ne détache-t-il pas de la mangeoire son boeuf ou son âne pour le mener boire?"

Partager cet article

Repost0

commentaires

J
Souvent quand on est engagé dans un syndicat, voir tout autre mouvement social ou d'idée, il existe une tentation qui consiste à lire la Bible avec les lunettes de ses présupposés. Ainsi on croit à titre personnel que le travail le dimanche est mauvais et on va le justifier par la Bible. Certes volonté d'obtenir la caution de la doctrine, sur ses idées, a au fond l'objectif de donner à ses idées une légitimité suffisante pour l'imposer aux autres sans trop de culpabilité. Encore une fois nous nous retrouvons donc confronté a cette volonté systématique de certains d'imposer leur point de vue aux autres aulieu de se contenter de demander aux autres de respecter son point de vue personnel. Pourquoi donc imposer le repot dominical à tous, n'est il pas suffisant d'avoir la garantie d'être respecté soit même dans son choix de ne pas travailler le dimanche.
Répondre
L
Sur Liberte Politique, un article récent rappelle la valeur du dimanche, défendu par le pape qu'on ne peut soupçonner de ne pas connaître la DSE.<br /> Je pense que sur le sujet, l'interdiction de travail le dimanche est juste: elle crée les conditions d'une société non uniquement ordonnée aux aspects marchands. Ne soyons pas naïfs: le travail le dimanche va encore renforcer la prééminence de l'économie sur l'homme.
Répondre
T
Je ne conteste ni la valeur du dimanche, ni le fait que le pape connaisse mieux que moi la DSE !Je vous confirme que ni le pape, ni la DSE, ne prônent l'interdiction du tavail dominical.Le compendium de la DSE aborde ce sujet aux articles 284, 285 et 286.284 - Le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les croyants « s'abstiendront de se livrer à des travaux ou à des activités qui empêchent le culte dû à Dieu, la joie propre au Jour du Seigneur, la pratique des œuvres de miséricorde et la détente convenable de l'esprit et du corps ». Des nécessités familiales ou des exigences d'utilité sociale peuvent légitimement exempter du repos dominical, mais elles ne doivent pas créer des habitudes dommageables à la religion, à la vie de famille et à la santé.286 - Les autorités publiques ont le devoir de veiller à ce que les citoyens ne soient pas privés, pour des raisons de productivité économique, d'un temps destiné au repos et au culte divin. Les employeurs ont une obligation analogue vis-à-vis de leurs employés. Les chrétiens doivent, dans le respect de la liberté religieuse et du bien commun de tous, se prodiguer pour que les lois reconnaissent les dimanches et les autres solennités liturgiques comme des jours fériés: « Ils ont à donner à tous un exemple public de prière, de respect et de joie et à défendre leurs traditions comme une contribution précieuse à la vie spirituelle de la société humaine ». Tout chrétien devra « éviter d'imposer sans nécessité à autrui ce qui l'empêcherait de garder le jour du Seigneur ».Il faut noter que les paragraphes 284 et 285 s'adressent aux croyants (catholiques).Comme vous le voyez au paragraphe 286, la DSE ne parle pas d'interdiction du travail du dimanche (cette interdiction serait contraire à la dignité de la persionne humaine) mais dit qu'on ne peut imposer à quiconque, sans nécessité, de travailler le dimanche.