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Voici un des nombreux passages où, à mon avis l'Evangile (selon saint Luc ou saint Jean) nous parle de liberté. Une autres page de mon blog présente des passages des Evangiles selon saint Matthieu et selon saint Marc abordant le thème de la liberté.

 

Lc 4, 18
"L'Esprit du Seigneur est sur moi, dit Jésus, parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauves, apporter aux opprimés la libération."
Ce verset résume bien le sens de la mission du Christ.

 

Lc 6, 6-11
Un autre jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était paralysée.
Les scribes et les pharisiens observaient Jésus afin de voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l'accuser.
Mais il connaissait leurs pensées, et il dit à l'homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi, et reste debout devant tout le monde. » L'homme se leva et se tint debout.
Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de la perdre ? »
Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l'homme : « Étends ta main. » Il le fit, et sa main redevint normale.
Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu'ils allaient faire à Jésus.
Voici un nouvel exemple de la propension de ceux qui disposent d'une certaine autorité, voire d'un certain pouvoir, à imposer à autrui leur vision des choses, leurs certitudes. Jésus nous montre qu'il ne faut pas se laisser intimider. Sa question est intéressante, car elle envisage aussi bien la réalisation du mal que du bien. Autrement dit, Jésus n'affirme pas qu'il va faire le bien en guérissant un homme à la main paralysée. Il en laisse juge ses interlocuteurs qui, eux-mêmes n'ésitent pas à décider à la place des autres ce qui est bien et ce qui est mal. La question du Christ est très actuelle. A ceux qui prétendent interdire le travail du dimanche à un certain nombre de salariés, il demande : "Est-il permis, le dimanche, de faire le bien, ou de faire le mal ? Et le travail que vous prétendez interdire à ces salariés, est-ce un mal le dimanche et un bien le lundi ?"
Commentaire du Frère Philippe Berrached ("Prions en Église", septembre 2010) :

"Faire le bien ou faire le mal ? La question est fermée. face aux discussions sur les entorses au sabbat, Jésus proclame une primauté du salut offert à tout homme. En choisissant cette voie, Jésus donne aux disciples une clé de lecture de la Loi. La perfection de celle-ci est dans la libération des petits. Dès lors, accomplir le sabbat devient la nécessité de libérer ceux qui, pour quelque raison que ce soit, se trouvent enchaînés. Le sabbat libère l'homme du faire, du travail. Ce jour nous invite à être libérateurs comme Dieu à libéré son peuple."


Lc 6, 12-19

En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu.  
Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres :  Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy,   Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote,   Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.  
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon,   qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés.  
Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

Inspiré par sa longue prière avec le Père, Jésus nous donne l'exemple : il guérit, c'est à dire qu'il libère, délivre d'autres hommes, il fait sauter leurs chaînes. A notre tour de nous engager dans ce combat !


Lc 6, 37-42
37 Ne vous posez pas ne juges et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés, acquittez et vous serez acquittés. 38 Donnez et on vous donnera: c'est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante qu'on versera dans le pan de votre vêtement, car c'est la mesure dont vous vous servez qui servira aussi de mesure pour vous."
39 Il leur dit aussi une parabole: "Un aveugle peut-il guider un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans un trou ? 40 Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, mais tout disciple bien formé sera comme son maître.
41 Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton oeil à toi, tu ne la remarques pas ? 42 Comment peux-tu dire à ton frère: "Frère, attends. Que j'ôte la paille qui est dans ton oeil", toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Homme au jugement perverti, ôte d'abord la poutre de ton oeil ! et alors tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l'oeil de ton frère.

Voir commentaires de Mt 7, 1-5.

J'ajoute la remarque suivante : l'aveugle qui prétend guider un autre aveugle, c'est tout homme qui veut imposer à autrui la manière de se conduire, par le biais d'une obligation ou d'une interdiction : il croit voir le bien et le distinguer du mal, alors qu'en réalité, il est tout aussi aveugle que celui qu'il dit vouloir guider.

 

Lc 9, 1-6

Jésus convoqua les Douze, et il leur donna pouvoir et autorité pour dominer tous les esprits mauvais et guérir les maladies ; il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons. Il leur dit : « N'emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n'ayez pas chacun une tunique de rechange. Si vous trouvez l'hospitalité dans une maison, restez-y ; c'est de là que vous repartirez. Et si les gens refusent de vous accueillir, sortez de la ville en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.

Dominer les esprits mauvais et guérir les maladies, c'est libérer ceux qui en sont victimes.

"il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons" : il me semble que marie-Noëlle Thabut proposerait probablement de traduire "et" par "en". "Il les

"N'emportez ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent," c'est une invitation à nous libérer de tout ce qui nous entrave pour avancer.

"Et si les gens refusent de vous accueillir ..." : un nouvel exemple montrant que le Christ respecte la liberté de chacun.

"...sortez de la ville en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage" : contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas un geste de mépris, mais un geste symbolique et public qui manifeste qu'on ne veut rien devoir aux personnes envers qui on l'accomplit. C'est une manière de dire "Je respecte tellement votre liberté de faire ce que vous voulez avec ce qui vous appartient, que je vous laisse utiliser à votre guise des grains de poussière de chez vous"

Commentaires du Père Gérard Naslin (Prions en Eglise, septembre 2010) :

"Les apôtres peuvent partir, désencombrés de tout, s'appuyant sur une seule richesse, la confiance du Maître qui leur donne pouvoir et autorité pour dominer les esprits mauvais et guérir les malades. Ils n'oublient sans doute pas que celui qui les envoie est le pauvre par excellence dont la seule richesse est sa confiance dans la volonté de son Père. S'ils sont chargés de libérer leurs frères des forces du mal, cette libération ils ne peuvent que la proposer sans l'imposer. Eux-mêmes se présentent comme des hommes libres, même pas encombrés de la poussière des terres inhospitalières. Envoie-nous, Seigneur, libres de te suivre, libérés de ce qui ralentirait notre marche."

 

Lc 9, 46-50
Une discussion s'éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand parmi eux.
Mais Jésus, connaissant la discussion qui occupait leur pensée, prit un enfant, le plaça à côté de lui
et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom cet enfant, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille accueille aussi celui qui m'a envoyé. Et celui d'entre vous tous qui est le plus petit, c'est celui-là qui est grand. »
Jean, l'un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser les esprits mauvais en ton nom, et nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas avec nous pour te suivre. »
Jésus lui répondit : « Ne l'empêchez pas : celui qui n'est pas contre vous est pour vous. »
Jésus nous donne en modèle les petits enfants. La caractéristique des enfants, c'est qu'ils n'imposent ni n'interdisent rien aux adultes, d'une part car ils savent qu'ils ont tout à apprendre, qu'ils ne savent rien, d'autre part car ils n'ont encore ni la force physique ni l'esprit de tromperie.

Ce n'est pas un hasard si les deux situations décrites dans ce passage sont juxtaposées : dans la seconde, Jésus invite ses disciples à refréner leur envie d'interdire, c'est à dire de priver autrui de sa liberté.

 

Lc 11, 14-23

 

Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et la foule fut dans l'admiration.
Mais certains se mirent à dire : « C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il expulse les démons. »
D'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit : « Tout royaume divisé devient un désert, ses maisons s'écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons.
Et si c'est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.
Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.
Quand l'homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité.
Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l'équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu'il lui a pris.
Celui qui n'est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »

Commentaires de Soeur Bénédicte de la Croix (Prions en Eglise, mars 2011) :

Aujourd'hui, contemplons Jésus libérant la parole chez un homme possédé.Aussitôt il est suspecté de compromission avec les forces du mal. Rétablir l'homme dans sa dignité de sujet parlant déchaînera toujours la violence de ceux qui voudraient s'imposer par la force en le réduisant au silence. La relation avec Dieu dessine un espace de liberté où l'homme trouve son bonheur d'être de langage

 

 

 

Lc 12, 13-14

13 Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
14 Jésus lui répondit :
« Qui m'a établi
pour être votre juge ou pour faire vos partages ? »

Si Jésus lui-même ne se reconnaît pas "établi" (par qui d'autre, sinon son Père ?) pour faire des partages entre les hommes et être leurs juges, à quel titre certains hommes (politiques, notamment) se sentent-ils investis pour décider comment leurs concitoyens doivent partager avec d'autres (au nom de la "solidarité"), pour faire de la "redistribution" ?

Lc 12, 22-31
22 Jésus dit à ses disciples: "Voilà pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. 23 Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. 24 Observez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier; et Dieu les nourrit. Combien plus valez-vous que les oiseaux ! 25 Et qui d'entre vous peut par son inquiétude prolonger tant soit peu son existence ? 26 Si donc vous êtes sans pouvoir même pour si peu, pourquoi vous inquiéter pour tout le reste ? 27 Observez les lis: ils ne filent ni ne tissent et, je vous le dis: Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a jamais été vêtu comme l'un d'eux. 28 Si Dieu habille ainsi en pleins champs l'herbe qui est là aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu, combien plus le fera-t-il pour vous, gens de peu de foi. 29 Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez ni ce que vous boirez, et ne vous tourmentez pas. 30 Tout cela, les païens de ce monde le recherchent sans répit, mais vous, votre Père sait que vous en avez besoin. 31 Cherchez plutôt son royaume, et cela vous sera donné par surcroît. 32 Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.

Voir Mt 6, 25-33

 

Lc 15, 1-3. 11-32
Les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l'écouter.
2 Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs
et mange avec eux ! »
3 Alors Jésus leur dit cette parabole :
11 « Un homme avait deux fils.
12 Le plus jeune dit à son père :
Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.
Et le père fit le partage de ses biens.
13 Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait
et partit pour un pays lointain,
où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.
14 Quand il eut tout dépensé,
une grande famine survint dans cette région,
et il commença à se trouver dans la misère.
15 Il alla s'embaucher chez un homme du pays
qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.
16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
17 Alors, il réfléchit :
Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici je meurs de faim !
18 Je vais retourner chez mon père,
et je lui dirai :
Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.
19 Je ne mérite plus d'être appelé ton fils.
Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.
20 Il partit donc pour aller chez son père.
Comme il était encore loin,
son père l'aperçut et fut saisi de pitié ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
21 Le fils lui dit :
Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.
Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...
22 Mais le père dit à ses domestiques :
Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller.
Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.
23 Allez chercher le veau gras, tuez-le ;
mangeons et festoyons.
24 Car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.
Et ils commençèrent la fête.
25 Le fils aîné était aux champs.
A son retour, quand il fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
26 Appelant un des domestiques,
il demanda ce qui se passait.
27 Celui-ci répondit :
C'est ton frère qui est de retour.
Et ton père a tué le veau gras,
parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.
28 Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d'entrer.
Son père, qui était sorti, le suppliait.
29 Mais il répliqua :
Il y a tant d'années que je suis à ton service
sans avoir jamais désobéi à tes ordres,
et jamais tu ne m'as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
30 Mais, quand ton fils que voilà est arrivé,
après avoir dépensé ton bien avec des filles,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !
31 Le père répondit :
Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
32 Il fallait bien festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort, '
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé. »

Marie-Noëlle Thabut :
"(...) Deuxième remarque ; dans la parabole de la brebis perdue, dans ce même chapitre 15 de Luc, le berger va aller chercher lui-même et rattraper sa brebis perdue, mais le père ne va pas faire revenir son fils de force, il respecte trop sa liberté."
Je complète la remarque de Marie-Noëlle Thabut : lorsque son fils lui demande sa part d'héritage, le père s'exécute sans discuter. Il respecte trop la liberté de son fils. Et c'est parce que le fils a pu faire, en toute liberté, cette expérience de quitter son père, qu'il a pu se rendre compte de ce qui était bon pour lui et de ce qui ne l'était pas, de ce qui ne le rendait pas heureux. Seule la liberté nous permet d'apprendre, de progresser.

J'ajoute une observation : comme souvent dans l'Evangile, les pharisiens et les scribes se posent en donneurs de leçons. Il apparaît clairement qu'ils sont persuadés de savoir distinguer le bien du mal, qu'ils n'ont aucun doute sur leur aptitude à juger les actes d'autrui, qu'ils seraient prêt à interdire à Jésus de fréquenter les publicains et les pêcheurs. Une leçon de ce passage (comme de nombreux autres) n'est-elle pas que notre tendance naturelle à nier la liberté d'autrui s'appuie sur la croyance erronée que nous savons distinguer, chez les autres, ce qui est bien de ce qui est mal ? Acceptons-nous facilement, par exemple, que nos enfants fréquentent des amis que nous ne trouvons pas à notre goût ? Ou que le Président de la République reçoive tel ou tel dictateur ?
Un enseignement accessoire de ce passage n'est-il pas que ce n'est pas en faisant la leçon à autrui que nous le ferons changer de comportement, mais par notre exemple. "L'exemple n'est pas le meilleur moyen d'enseigner. C'est le seul !"

 

Lc 21, 1-4

Comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du trésor. Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes. Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. »

Ce que Jésus loue ici, c'est le don, d'une part, et l'importance de celui-ci par rapport à la fortune de la vieille femme, d'autre part. Le don, c'est la dépossession volontaire, libre. Jamais, dans l'Evangile, Jésus ne fait l'éloge de la dépossession forcée, comme l'impôt (au contraire, voir Lc 23,2) ou le vol (ex : Jésus chasse les marchands du temple).



Lc 22, 14-27
Quand l'heure fut venue, Jésus se mit à table, et les Apôtres avec lui.
Il leur dit : « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !
Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu'à ce qu'elle soit pleinement réalisée dans le royaume de Dieu. »
Il prit alors une coupe, il rendit grâce et dit : « Prenez, partagez entre vous.
Car je vous le déclare : jamais plus désormais je ne boirai du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu. »
Puis il prit du pain ; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
Et pour la coupe, il fit de même à la fin du repas, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous.
Cependant la main de celui qui me livre est là, à côté de moi sur la table.
En effet, le Fils de l'homme s'en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux l'homme qui le livre ! »
Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres lequel d'entre eux allait faire cela.
Ils en arrivèrent à se quereller : lequel d'entre eux, à leur avis, était le plus grand ?
Mais il leur dit : « Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs.
Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d'entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert.
Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N'est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

Deux remarques me viennent à l'esprit, à propos de liberté, en lisant ce texte :

  • Jésus sait qu'il va être livré par Judas, il sait qu'il va être crucifié. Il a donc la possibilité d'échapper à tout ça, en se pliant aux injonctions des dirigeants, ou en fuyant loin de Jérusalem. Mais il refuse : il met Juda et les chefs religieux devant leur liberté et face à leur responsabilité. C'est le seul moyen qu'il a de leur permettre de prendre conscience de cette liberté et de la responsabilité qui l'accompagne.
  • une nouvelle fois, Jésus indique que le bon comportement, ce n'est pas celui des chefs religieux et politiques, qui "commandent en maîtres", qui exercent le pouvoir sur elles (les nations), mais c'est celui des serviteurs, à partir du moment ou servir les autres se fait en toute liberté.

Lc 22, 63-71 ; Lc 23, 1-5
Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le maltraitaient.

Ils lui avaient voilé le visage, et ils l'interrogeaient : « Fais le prophète ! Qui est-ce qui t'a frappé ? »
Et ils lançaient contre lui beaucoup d'autres insultes.
Lorsqu'il fit jour, les anciens du peuple, chefs des prêtres et scribes, se réunirent, et ils l'emmenèrent devant leur grand conseil.
Ils lui dirent : « Si tu es le Messie, dis-le nous. » Il leur répondit : « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas ;
et si j'interroge, vous ne répondrez pas.
Mais désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite du Dieu Puissant. »
Tous lui dirent alors : « Tu es donc le Fils de Dieu ? » Il leur répondit : « C'est vous qui dites que je le suis. »
Ils dirent alors : « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ? Nous-mêmes nous l'avons entendu de sa bouche. »
Ils se levèrent tous ensemble et l'emmenèrent chez Pilate.
Ils se mirent alors à l'accuser : « Nous avons trouvé cet homme en train de semer le désordre dans notre nation : il empêche de payer l'impôt à l'empereur, et se dit le Roi Messie. »
Pilate l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C'est toi qui le dis. »
Pilate s'adressa aux chefs des prêtres et à la foule : « Je ne trouve chez cet homme aucun motif de condamnation. »
Mais ils insistaient : « Il soulève le peuple en enseignant dans tout le pays des Juifs, à partir de la Galilée jusqu'ici. »

Passons rapidement sur la violence et la privation de liberté dont est victime Jésus. Voyons les accusations portées contre lui : "« Nous avons trouvé cet homme en train de semer le désordre dans notre nation : il empêche de payer l'impôt à l'empereur, et se dit le Roi Messie. » Tout indique que ces accusations ne sont pas mensongères. C'est indiscutable pour la seconde. Luc a déjà laissé entrevoir la première en Lc 20, 20-26. J'imagine fort bien Jésus expliquant à ceux qui l'entourent que l'impôt n'est pas conforme au droit de propriété, que l'impôt, c'est le vol et que le principe de l'impôt n'est donc pas conforme au dessein de Dieu : Dieu veut l'homme (tout homme) libre !
Enfin, il est remarquable que Pilate, qui pense Jésus innocent, finira par le condamner à mort. De même, trop souvent, aujourd'hui, nos dirigeants politiques ne préfèrent-ils pas renier leurs convictions personnelles, relatives, notamment, aux droits de l'homme, pour plaire à la majorité et assurer ainsi leur maintien au pouvoir ?

 

Lc 24, 13-35

Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas.
Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple.
Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé.
A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure,
et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes !
Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.
Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna.
Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Alors ils se dirent l'un à l'autre : « Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

"Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël "

Ce n'est pas le seul passage de l'Evangile qui fustige les dirigeants, qui condamne leur comportement !A ces dirigeants, il est reproché de ne pas respecter la liberté de Jésus.

Les disciples d'Emmaüs disent bien l'attente que nombreux avaient, que Jésus libère Israël (des Romains). Je rappelle que "Jésus", veut dire "Dieu sauve", "Dieu libère", "Dieu élargit" , "Dieu affranchit". La mort du Christ semble leur prouver qu'ils se sont trompés. Jésus, ressucité, leur fait comprendre, à partir de l'Ancien testament, qu'il est bien le libérateur attendu, mais pas de la manière attendue. Pour être cohérent avec sa vocation de libérateur, il doit respecter la liberté, donc la responsabilité de chacun. Il n'intervient donc que discrètement, en envoyant son Esprit à chacun et en donnant l'exemple de son comportement pour nous convaincre que seul l'amour véritable permet de sauver, de libérer le monde.
 

Jn, 1, 29-34

29 Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit :
« Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ;
30 c'est de lui que j'ai dit :
derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi,
car avant moi il était.
31 Je ne le connaissais pas ;
mais, si je suis venu baptiser dans l'eau,
c'est pour qu'il soit manifesté au peuple d'Israël. »
32 Alors Jean rendit ce témoignage :
« J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe
et demeurer sur lui.
33 Je ne le connaissais pas,
mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit :
L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer,
c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint.
34 Oui, j'ai vu et je rends ce témoignage :
c'est lui le Fils de Dieu. »


Commentaires de Marie-Noëlle Thabut (ici) :
La majorité du peuple d'Israël attendait un Messie-roi : il régnerait à Jérusalem (ce qui supposait que les Romains ne seraient plus les maîtres), le pays serait libéré de la tutelle étrangère (l'occupation romaine), on connaîtrait enfin la sécurité, la paix, le bonheur. Mais un Messie-agneau, bien peu de gens en parlaient ! Il semble donc que Jean-Baptiste a bien deviné que Jésus serait bien le Messie qu'on attendait, mais pas du tout comme on l'attendait !
L'agneau, cela fait penser d'abord à l'agneau pascal : le rite de la Pâque chaque année, rappelait au peuple que Dieu l'avait libéré ; la nuit de la libération d'Egypte, Moïse avait fait pratiquer par le peuple le rite traditionnel, mais il avait insisté « désormais, chaque année, ce rite vous rappellera que Dieu est passé parmi vous pour vous libérer. Le sang de l'agneau signe votre libération ».
L'Agneau, cela fait penser aussi au Serviteur de Dieu dont parle le deuxième livre d'Isaïe (53) : il était comparé à un agneau innocent qui portait les péchés de la multitude.
Enfin « l'Agneau de Dieu » signifie l'Agneau donné par Dieu : là je pense à l'offrande d'Abraham : quand Isaac avait posé à son père la question « mais où est donc l'agneau pour l'holocauste ? », Abraham avait répondu : « C'est Dieu qui pourvoiera à l'agneau pour l'holocauste, mon fils ».

Quand Jean-Baptiste dit que Jésus est l'agneau de Dieu, il le présente donc comme le libérateur de l'humanité (c'est l'agneau pascal) ; cet agneau est envoyé par Dieu, choisi par Dieu comme dans le récit d'Abraham ; mais en faisant référence au serviteur d'Isaïe, il laisse entendre que cette œuvre de libération de l'humanité sera accomplie par un innocent qui donne sa vie pour sauver ses frères.
Il reste que le péché n'a pas encore disparu, que je sache ! Alors, en quoi pouvons-nous dire que Jésus est réellement le messie, le libérateur de l'humanité ? La vérité, c'est que le péché n'est plus une fatalité : le Christ nous apporte la possibilité de nous libérer de son engrenage. Si nous restons greffés résolument sur lui dans toutes les circonstances de notre vie, si nous nous laissons en permanence guider par l'Esprit Saint dans lequel nous sommes plongés depuis notre baptême, nous pouvons découvrir en nous cette liberté nouvelle. Nous pouvons vivre comme lui l'amour, la gratuité, le pardon.
Par ailleurs, la référence au serviteur d'Isaïe nous donne la clé du mystère : Isaïe avait deviné que l'œuvre du salut de l'humanité ne serait pas l'œuvre d'un homme solitaire mais d'un peuple ; les chrétiens du monde entier forment ce peuple que saint Paul appelle le « Corps du Christ » qui grandit d'heure en heure si nous laissons l'Esprit de Dieu agir en nous.

J'ajoute que le péché peut être vu comme une chaîne, une prison, une absence de liberté que nous nous imposons et, parfois, nous imposons à d'autres. Dire que Jésus est l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, c'est dire deux fois que Jésus (et donc Dieu) est libérateur, sauveur. Une fois à travers le mot "Agneau", une autre fois à travers l'expression "qui enlève le péché du monde". Jean aurait pu écrire : "Voici celui qui est l'Agneau de Dieu, car il enlève le péché du monde".


Jn 3, 16-17
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

Première remarque : Dieu ne prend pas (donc ne vole pas) et, au contraire, il donne. Il nous invite, par son exemple, à respecter la propriété et donc la liberté d'autrui.

Deuxièmement : Jésus n'a pas été envoyé sans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé (c'est à dire libéré). Le mot juger peut avoir, dans la Bible, deux sens : notre sens habituel de "porter un jugement, dire ce qui est bien et ce qui est mal", et un sens plus général, englobant le premier : "gouverner, diriger" (ce qui correspondait à la fonction des "Juges" de l'Ancien Testament). Je ne sais pas s'il faut ici limiter le sens de ce mot à sa première acception, mais Jésus, par son attitude, nous invite à ne vouloir ni gouverner autrui, ni porter de jugements sur les actes d'autrui : autrement dit, à respecter la liberté d'autrui.

Jn 8, 31-36

"Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répliquèrent : « Nous sommes les descendants d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : ’Vous deviendrez libres’ ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : tout homme qui commet le péché est esclave du péché. L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Donc, si c’est le Fils qui vous rend libres, vous serez vraiment libres. "
Jésus indique que la vérité est un moyen d'accéder à la liberté. Les juifs s'étonnent, car ils n'ont pas le sentiment d'être privés de liberté (même s'ils aimeraient bien voir les romains quitter la Palestine). Jésus leur fait comprendre que la privation de liberté revêt de multiples visages, dont  .. le péché. C'est une invitation à nous interroger sur tout ce qui nous asservit. Une armée d'occupation, bien sûr, le péché aussi, mais également toute idolatrie (de l'Etat, de son club de foot ou de son chanteur préféré), et toute tentative extérieure à nous-même de nous imposer ce que nous devons faire, penser, croire, ... Toute vérité nous rend libres. La vérité scientifique nous permet de nous affranchir de la maladie, des catastrophes naturelles, des contraintes de la nature. La vérité dans le domaine économique et social, qui découle de la vérité sur l'homme et sur le projet de Dieu pour l'homme, permet à l'homme de s'affranchir progressivement de la faim, de la soif, de la pauvreté matérielle, du chômage, ...
C'est en prenant conscience de l'importance de la recherche de la vérité que l'Eglise a pu, du 11e au 13e siècle, mener la "révolution papale" qui est passée, notamment, par la redécouverte de la science grecque et du droit romain.


Jn 10, 31-42

Les Juifs allèrent de nouveau chercher des pierres pour lapider Jésus.

Celui-ci prit la parole : « J'ai multiplié sous vos yeux les oeuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? »
Les Juifs lui répondirent : « Ce n'est pas pour une oeuvre bonne que nous voulons te lapider, c'est parce que tu blasphèmes : tu n'es qu'un homme, et tu prétends être Dieu. »
Jésus leur répliqua : « Il est écrit dans votre Loi : J'ai dit : Vous êtes des dieux.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait, la Loi les appelle des dieux ; et l'Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde, vous lui dites : 'Tu blasphèmes', parce que j'ai dit : Je suis le Fils de Dieu.
Si je n'accomplis pas les oeuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire.
Mais si je les accomplis, quand bien même vous refuseriez de me croire, croyez les oeuvres. Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus, que le Père est en moi, et moi dans le Père. »
Les Juifs cherchaient de nouveau à l'arrêter, mais il leur échappa.
Il repartit pour la Transjordanie, à l'endroit où Jean avait commencé à baptiser. Et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant : « Jean n'a pas accompli de signe ; mais tout ce qu'il a dit au sujet de celui-ci était vrai. »
Et à cet endroit beaucoup crurent en lui.

Jésus, traqué par ses adversaires, affronte un groupe de juifs décidés à le lapider. Ils ne lui reconnaissent pas la liberté de s'exprimer à sa guise, de "prétendre" qu'il est le fils de Dieu".  Jésus ne fuit pas, mais ne se laisse pas faire non plus. Il revendique sa liberté, en mettant ses adversaires face à leurs contradictions : comment peuvent-ils lui dénier le droit de dire qu'il est Dieu, sans contester par ailleurs la Loi ("J'ai dit : Vous êtes des dieux") ? Les Juifs attendent  le Sauveur, le Libérateur et lorsque celui-ci se présente, ils lui refusent la liberté !
Il faut noter la dernière phrase : "Et à cet endroit beaucoup crurent en lui"
N'est-ce pas justement parce qu'il se comporte en Libérateur (notamment, vis-à-vis d'une interprétation asservissante de la Loi, et accomplit l'oeuvre libératrice de son Père (certes, d'une façon inattendue pour beaucoup, qui voyaient surtout le Messie comme celui qui les libèrerait de l'occupant romain), que beaucoup crurent en lui ?


Jn 11, 1-45
11 1 Un homme appelé Lazare tomba malade. Il habitait Béthanie, le village où vivaient Marie et sa soeur Marthe. 2 — Marie était cette femme qui répandit du parfum sur les pieds du Seigneur et les essuya avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade. — 3 Les deux soeurs envoyèrent quelqu'un dire à Jésus : « Seigneur, ton ami est malade. » 4 Lorsque Jésus apprit cette nouvelle, il dit : « La maladie de Lazare ne le fera pas mourir ; elle doit servir à montrer la puissance glorieuse de Dieu et à manifester ainsi la gloire du Fils de Dieu. »

 

5 Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare. 6 Or, quand il apprit que Lazare était malade, il resta encore deux jours à l'endroit où il se trouvait, 7 puis il dit à ses disciples : « Retournons en Judée. » 8 Les disciples lui répondirent : « Maître, il y a très peu de temps on cherchait à te tuer à coups de pierres là-bas et tu veux y retourner ? » 9 Jésus leur dit : « Il y a douze heures dans le jour, n'est-ce pas ? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde. 10 Mais si quelqu'un marche pendant la nuit, il trébuche, parce qu'il n'y a pas de lumière en lui. » 11 Après avoir dit cela, Jésus ajouta : « Notre ami Lazare s'est endormi, mais je vais aller le réveiller. » 12 Les disciples répondirent : « Seigneur, s'il s'est endormi, il guérira. » 13 En fait, Jésus avait parlé de la mort de Lazare, mais les disciples pensaient qu'il parlait du sommeil ordinaire. 14 Jésus leur dit alors clairement : « Lazare est mort. 15 Je me réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, parce que ainsi vous croirez en moi. Mais allons auprès de lui. » 16 Alors Thomas — surnommé le Jumeau — dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec notre Maître ! » 17 Quand Jésus arriva, il apprit que Lazare était dans la tombe depuis quatre jours déjà. 18 Béthanie est proche de Jérusalem, à moins de trois kilomètres, 19 et beaucoup de Juifs étaient venus chez Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère. 20 Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle partit à sa rencontre ; mais Marie resta assise à la maison. 21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais je sais que même maintenant Dieu te donnera tout ce que tu lui demanderas. » 23 Jésus lui dit : « Ton frère se relèvera de la mort. » 24 Marthe répondit : « Je sais qu'il se relèvera lors de la résurrection des morts, au dernier jour. » 25 Jésus lui dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt ; 26 et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » — 27 « Oui, Seigneur, répondit-elle, je crois que tu es le Messie, le Fils de Dieu, celui qui devait venir dans le monde. » 28 Sur ces mots, Marthe s'en alla appeler sa soeur Marie et lui dit tout bas : « Le Maître est là et il te demande de venir. » 29 Dès que Marie eut entendu cela, elle se leva et courut au-devant de Jésus. 30 Or, Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. 31 Quand les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie pour la consoler la virent se lever et sortir en hâte, ils la suivirent. Ils pensaient qu'elle allait au tombeau pour y pleurer. 32 Marie arriva là où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » 33 Jésus vit qu'elle pleurait, ainsi que ceux qui étaient venus avec elle. Il en fut profondément ému et troublé, 34 et il leur demanda : « Où l'avez-vous mis ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens et tu verras. » 35 Jésus pleura. 36 Les Juifs dirent alors : « Voyez comme il l'aimait ! » 37 Mais quelques-uns d'entre eux dirent : « Lui qui a guéri les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas aussi empêcher Lazare de mourir ? » 38 Jésus, de nouveau profondément ému, se rendit au tombeau. C'était une caverne, dont l'entrée était fermée par une grosse pierre.oi

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