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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 22:40

Au cours des 15 derniers jours, 3 articles m'ont appris des tas de choses sur le fameux Tea Party. Je les présente ici dans l'orde où je les ai lus.

 

Le premier provient du remarquable blog de Francis Richard, un Français vivant en Suisse. Il fait le lien entre le Tea Party d'origine et celui d'aujourd'hui.

 

 

Jeudi 28 octobre 2010 4 28 /10 /2010 23:10

9-12 in WashingtonL'amateur d'infusion de feuilles de théier que je suis ne peut que s'affliger que 45 tonnes de thé de Chine aient été jetées dans le port de Boston le 16 décembre 1773. Certes cela remonte à 237 ans, mais, tout de même, quel gâchis !

 

Pourtant ce geste indélicat était une manière de s'opposer au gouvernement britannique de l'époque qui avait pris deux décisions successives, fautives à la fois sur le plan économique et sur le plan du droit.

 

Pour renflouer sa trésorerie, sans que les colonies américaines n'aient leur mot à dire, puisqu'elles n'étaient pas représentées du tout au Parlement de la métropole, il avait fortement augmenté les taxes et plus particulièrement la taxe sur le thé.

 

N'arrivant pas à écouler ses stocks pléthoriques de thé, la Compagnie anglaise des Indes orientales avait obtenu l'exorbitant privilège d'être exemptée de cette taxe, ce qui lui permettait d'être moins chère que les petits marchands et, même, que les contrebandiers. Du coup un boycott avait été organisé contre elle par les habitants des colonies américaines, avec pour conséquence de l'empêcher de débarquer du thé dans les ports américains.

 

A Boston la Compagnie essaya donc de passer en force avec l'appui du gouverneur et de l'armée. Un commando de 60 habitants de la ville, déguisés en redoutables amérindiens, monta à bord des trois navires de la Compagnie avant qu'elle ne débarque sa marchandise et répandit dans le port le thé contenu dans 342 caisses avant de les remettre en place, vides. C'était la première Tea Party de l'histoire.

 

A l'origine, la Tea Party, celle de Boston, est donc une manifestation de la société civile contre une fiscalité confiscatoire et ruineuse, décidée par l'Etat, sans son consentement, et contre des passe-droits accordés par l'Etat à certains au détriment des autres.

 

A la suite du ruineux plan de relance de 789 milliards de dollars adopté par le Congrès américain en janvier 2009, le Président Barack Obama annonce le 18 février 2010 qu'une aide de 75 milliards de dollars supplémentaires sera accordée aux propriétaires de maisons risquant d'être saisis en raison de leur insolvabilité. (lire la suite)

 

J'ai lu le second dans l'hebdomadaire "Valeurs actuelles". Comme son titre l'indique, il parle du premier Tea Party de l'histoire et de son coup d'éclat de 1773.

 

1773. L'acte fondateur de la Révolution américaine.

La première Tea Party

Tea PartyC’est à Boston que la révolution américaine a commencé. Par une rébellion fiscale. L’actuel mouvement du Tea Party s’y réfère explicitement. Voici ce qui la provoqua.

La Boston Tea Party du 16 décembre 1773 est à peu près, pour la révolution américaine, ce que la prise de la Bastille est pour la française. L’événement premier. Et le symbole dont les citoyens ne cesseront désormais de se réclamer. Seule différence : la bonne humeur y est de mise. D’où, d’ailleurs, le nom qui lui est resté : en anglais, party signifie à la fois un groupe de personnes, un parti politique et une fête. Le sang n’y a pas coulé. Et l’on n’y a pas promené de têtes au bout d’une pique.

Fondée en 1630, Boston est un siècle plus tard, dans les années 1730-1760, la capitale du Massachusetts et le port principal de la Nouvelle-Angleterre. Exploitant le bois de l’arrière-pays, les charpentiers locaux construisent en série les meilleurs bateaux de commerce de l’Empire britannique : pas moins de trois cent cinquante unités par an. Les menuisiers, pour leur part, taillent des poutres, des madriers, des planches. Les charrons façonnent des roues, des charrettes, des voitures. Les tonneliers, des tonneaux, des barriques, des baquets et des seaux.

Ces objets sont exportés aux Antilles anglaises, françaises, néerlandaises, espagnoles, qui sont alors, grâce à leurs plantations de cannes à sucre, au coeur du commerce mondial. Ils sont négociés contre la mélasse, le résidu brut de la canne après l’extraction du sucre et surtout le rhum, qui sert, dans un troisième temps, à acheter des esclaves en Afrique.

Un cycle “vertueux”, qui enrichit presque tout le monde, et dont on veut croire qu’il assure même, à terme, le bonheur des Noirs asservis, puisque le maître chrétien qui les acquiert ne peut être aussi mauvais que le maître païen qui les vend…

Cette activité incessante fait du port de Boston une forêt de mâts, de ses quais une suite d’entrepôts, de ses rues un dédale d’ateliers, de ses financiers les correspondants de ceux de Londres. La ville compte 16 000 habitants. Ses familles les plus anciennes et les plus riches sont éduquées dans d’excellents collèges locaux, Harvard ou la Boston Latin School, calqués sur ceux d’Oxford et de Cambridge. Certains de ses enfants sont célèbres en Europe, comme Benjamin Franklin, l’inventeur du paratonnerre. (Lire la suite).

 

Enfin, le troisième, écrit par philosophe Henri Hude, est publié par le site Liberté Politique. Il nous parle de l'actuel mouvement Tea Party. C'est surtout la première partie que j'ai appréciée, mais rien ne vous interdit d'aller jusqu'au bout.

 

Quand la presse française prend le Tea-Party pour de la camomille

12 Novembre 2010 | Henri Hude*

Lire ce qu’écrit la grande presse nationale française depuis les USA sur le mouvement Tea-Party vous donne l’impression de dormir debout : l'impression d’être en présence d’une Idée philosophique, et non face à une réalité politique complexe ; l'impression, aussi, que ce mouvement serait une frange, extrémiste et marginale, du Parti républicain. Voici une contribution à cette réduction du déficit d'analyse et de quantification de ce phénomène.

1/ Analyse d’une réalité politique complexe

Ce qu’on appelle « Tea-Party movement » est un ensemble qui comporte deux sous-ensembles.

Le premier, c’est le mouvement Tea Party Express. Le second sous-ensemble, c’est le mouvement Freedom works.

L’ensemble formé par ces deux sous-ensembles porte dans le langage courant le nom d’un des deux sous-ensembles. Il faut donc distinguer le Tea-Party au sens large, et le Tea-Party Express au sens strict. Le vocabulaire ne facilite pas une claire analyse du phénomène. N'importe qui peut aller sur leurs sites et se faire personnellement une idée de ce qu'ils sont. Il existe de bons articles, notamment au sujet de Freedom Works (comme celui de notre ami Damien Theillier, surtout sur les blogs. L'essentiel peut se résumer en peu de mots.

Réseaux sociaux, renouveau de la démocratie et puissance d’Internet

Ces deux organisations sont deux réseaux sociaux, qui semblent être nés à peu près ensemble, indépendamment, mais sous la pression des mêmes besoins impérieux, dans une situation devenue intolérable, inspirés par les mêmes idéaux, réglés par les mêmes principes.

Ils ont des structures voisines, très décentralisées, et néanmoins une doctrine commune, renfermée en particulier dans un livre intitulé Give Us Liberty. A Tea-Party Manifesto.

Ces organisations aux structures légères sont animées par un élan puissant, qui s’est révélé irrésistible dans le dernier affrontement électoral. Ce sont des soulèvements populaires, enracinés dans la classe moyenne, composés de gens très remontés mais pacifiques et sûrs de leur bon droit, extraordinairement sûrs d’aller au succès et de remettre leur pays sur les rails. Si l'on veut avoir une idée précise de ce qu'est une révolution, il faut prêter attention à ce phénomène. Ce n'est pas un mouvement politique. C'est une révolution.

Non pas un mouvement, mais une révolution

Ce mouvement est une vraie révolution, en ce sens qu’il est né, à l’évidence, spontanément, au sens où il est un élan qui se dote d'une organisation et non une organisation qui fabrique un mouvement. Son ampleur phénoménale s'explique par la rencontre entre

1/ la mentalité traditionnelle fondatrice de l’Amérique, qui s’y réaffirme avec puissance,
2/ une situation jugée absolument intolérable et
3/ l'innovation technologique de l'Internet.

L’Internet et les blogs ont peu à peu réduit à néant dans le peuple l'autorité intellectuelle et morale des médias libéraux (au sens américain du mot). La culture authentique, recouverte par l'idéologie, a resurgi. Le réel, dissimulé par l'apparence infosphérique, s'est réimposé. Le sens commun est revenu. La crise a joué le rôle de déclencheur. Et maintenant, rien ne va plus et ça ne fait que commencer et je suis prêt à parier que rien ne sera plus comme avant. Ce qui est la vraie définition d'une révolution.

Sans leur action, pensent les militants Tea-Party, les USA vont à la perte de leur identité, à la faillite et au déclassement. Les citoyens ont pris conscience avec effarement de l’énormité de l’endettement du pays, au moment même où le président Obama portait les déficits à des niveaux sans précédent.(Lire la suite).

 

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commentaires

E
<br /> <br /> Tea Partiers : "On ne veut pas de nounous ; nous ne sommes pas des mômes dans un jardin d'enfants" <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> http://no-pasaran.blogspot.com/2010/10/tea-partiers-on-ne-veut-pas-de-nounous.html<br /> <br /> <br /> <br />
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